Comme à chaque élection, on aura essayé de nous faire culpabiliser, cette fois en nous faisant porter le chapeau des sept millions de bulletins de merde qui ont donné leur voix à Marine Le Pen au premier tour, à nous qui passons pourtant une grande partie de nos vies à lutter pour un monde sans frontières, sans racisme. Alors, non, on n’est pas responsables des scores flippants du Front national. Et, oui, c’est dans la rue qu’on se retrouve pour lutter contre toutes les formes de domination. Pour nous, le combat contre l’État, le capital et ses extensions fascisantes, il se passe dans la rue, dans la vie quotidienne, pas par la médiation d’un bulletin de vote ou d’un parti politique.

Et pareil, si on n’était pas les centaines de milliers, voire les millions, qu’on était en 2002 quand Le Pen père est arrivé au second tour, la faute à qui ? À celles et ceux qui ont manifesté avant le 1^er tour puis au soir du 1^er tour puis pendant l’entre-deux-tours ? Ou à celles et ceux qui se contentent de faire leur devoir de citoyen ?

À méditer... Même si chercher qui est le plus "responsable" de la montée du FN ne risque pas de nous aider à sortir de la merde réactionnaire et identitaire dans laquelle on se trouve (surtout dans les régions où le score du FN est très élevé). On ferait mieux de continuer à chercher des chemins hors de la politique institutionnelle et partidaire.

Le Pen, on n’en veut pas. Macron non plus. "Surtout pas l’un, surtout pas l’autre", pouvait-on lire sur un mur pendant la manif parisienne du 1^er mai. Et à propos de choses qu’on peut lire sur les murs, cet article a pour objectif de proposer un éventail de paroles abstentionnistes révolutionnaires : des tags écrits dans la rue ou dans les couloirs du métro, des banderoles et des affiches, le tout étant produit depuis début 2017.

Cela n’est bien sûr en rien exhaustif, et vous pourrez remarqué qu’il n’y a aucune image des panneaux d’affiches électorales, alors que presque partout elles ont été saccagées, et qu’il n’y a rien non plus sur les nombreuses attaques de permanences électorales qui ont eu lieu ces derniers mois. On vous a dit, ça n’a pas pour but d’être exhaustif, mais plutôt de laisser de la place à la diversité des paroles abstentionnistes.

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