Elles étaient amiénoises, toulousaines, marseillaises, jeunes, âgées, en ville ou en campagne.
La prochaine femme tuée risque d’être rennaise, malouine, fougeraise... Parce qu’en Ille-et-Vilaine, si une femme victime de violences trouve le courage de quitter son domicile, aucune solution ne peut lui être proposée. Elle n’a d’autre choix que de rester chez elle, isolée face à ces violences, seule pour protéger ses enfants si elle en a.
Mais derrière un conjoint violent, se cache aussi un choix délibéré de la préfecture d’Ille-et-Vilaine de priver les femmes de mise en sécurité. À l’été 2023, des directives préfectorales ont en effet annoncé une réduction du nombre de nuitées hôtelières d’urgence. Aujourd’hui, c’est un manque de plus de 200 places à l’échelle du département. Pourtant, cette préfecture se vante de l’ouverture d’une Maison des Femmes à Rennes, alors que celle-ci ne permet pas aux femmes d’être mise en sécurité. En effet, la Maison des Femmes Gisèle Halimi, ouverte du lundi au vendredi de 9h à 17h, ne dispose pas d’un service d’hébergement d’urgence, ni d’horaires adaptées aux besoins des femmes violentées.
Par ce communiqué, à quelques semaines de la Journée internationale de luttes pour les Droits des femmes et des minorités de genre, nous réclamons pour les victimes de violence un droit fondamental à être protégées, et à protéger leur·s enfant·s victimes ou témoins. Cela implique la suppression du plafonnement des nuitées hôtelières fixé par l’État, la création d’hébergements d’urgences qualitatifs et décents, ainsi que la possibilité de bénéficier sur le plus long terme d’un logement et d’un accompagnement adaptés à leurs besoins au regard de leur souffrance. Nous rappelons également la nécessité d’appliquer ces mesures de façon inconditionnelle à l’ensemble des personnes sollicitant un hébergement d’urgence.
En 2024, il n’est plus possible d’abandonner toutes ces femmes, tous ces enfants, seul·e·s dans un quotidien de souffrance et de danger permanent.
Les organisations suivantes se joignent à NousToutes 35 pour dénoncer cette situation :
Nouvelles Rênes et Puissance Féministe, associations féministes étudiantes
Kollectif Kuné et Les Clandestines, son réseau d’écoute et de lutte contre les violences conjugales à Villejean
La FSE, syndicat étudiant
La FSU 35 et l’UL CNT 35, syndicats professionnels
Le NPA et le Parti de Gauche 35, partis politiques
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