Blanquer ose venir à Rennes fanfaronner sur les ruines de l’Éducation Nationale…
Nous, Collectif CRBMU 35 (Contre les Réformes Blanquer de la Maternelle à l’Université d’Ille et Vilaine), réunissant plusieurs centaines de professeurs des écoles, de collèges et de lycées ainsi que des parents d’élèves en lutte contre la politique de casse du service public d’Éducation Nationale depuis plus d’un an, déclarons attendre de pied ferme la venue du ministre programmée jeudi 28.11 après-midi à Rennes dans le quartier du Blosne.
En tant que professionnels de l’Éducation, subissant directement l’ensemble des réformes et mesures imposées par J-M Blanquer (Parcoursup, réformes du Baccalauréat et des lycées généraux, technologiques et professionnels, loi dite « école de la confiance », etc…) depuis son entrée en fonction, nous affirmons que nos conditions de travail et le bien-être des élèves se sont considérablement dégradés, en particulier depuis cette rentrée scolaire 2019.
Nous pointons les conséquences gravissimes de la politique de J-M Blanquer sur l’institution de l’Éducation Nationale en ce qui concerne l’égalité de chaque élève devant ce service public, l’accès à une Éducation publique de qualité, la possibilité de se construire et s’épanouir par les savoirs dans un climat serein.
Comme en témoigne sa posture martiale durant la grève des surveillances et des corrections du Baccalauréat 2019, J-M Blanquer refuse le dialogue avec les personnels de l’Éducation et reste sourd face aux conséquences de ses réformes sur l’organisation de l’enseignement dans les établissements scolaires.
Nous aimerions savoir comment il assume et justifie :
- Le stress et le mal-être face à la concurrence entre élèves, entre établissements, entre disciplines et entre professeurs, face à la difficulté d’obtenir une place dans les études supérieures, face à la surcharge de travail et la désorganisation des services que génèrent ses réformes dans les lycées.
- L’inégalité infligée aux zones géographiques et origines sociales les plus défavorisées que ses réformes ont pour effet majeur d’accentuer.
- Le soutien de l’enseignement privé dont est porteuse sa politique en général.
- La précarisation des enseignants et la dégradation de leurs conditions de travail (qui sont d’abord celles des élèves) qu’il accroît largement par ses mesures.
Nous aimerions aussi savoir ce que J-M Blanquer pense de la violente opération d’expulsion de 33 personnes géorgiennes, dont des enfants scolarisés dans nos établissements, envoyés le matin même par charter en Géorgie, ayant eu lieu le 04 octobre dernier. Mais nous pourrions tout aussi bien le demander à son petit camarade C. Castaner qui se rend aussi le lendemain matin à Rennes, dans le quartier Maurepas.
De nombreux personnels de l’Éducation, parents d’élèves et élèves écœurés par ce qui s’apparente à une « rafle » ne manqueront pas d’aller à la rencontre de ces ministres pour les accueillir comme il se doit au « pays des droits de l’Homme ».
L’esprit dans lequel ont été mises en œuvre ces « rafles » n’est d’ailleurs pas sans rappeler les prises de positions nauséabondes exprimées par J-M Blanquer en début d’année scolaire qui avaient pour but de stigmatiser certains parents d’élèves et de tenter de les exclure de l’institution de l’Éducation Nationale à laquelle ils confient leurs enfants et qu’ils proposent d’assister lors des sorties scolaires. Rappelons que sa venue est justement planifiée dans un quartier populaire dans lequel de nombreuses mères d’élèves portant le foulard islamique sont extrêmement investies dans le suivi et l’accompagnement citoyen de l’école dans laquelle est scolarisé leur enfant.
Nous ne cultivons pas de faux espoirs et savons que J-M Blanquer se refusera toujours à accepter un véritable échange avec les personnels et les familles qui subissent sa politique brutale. Nous le voyons déjà revêtir la seule posture qu’il n’a jamais donnée à voir : celle du communiquant se bornant à inciter à la « confiance », déployant sans vergogne les écrans de fumée que sont les rares mesures de sa politique qui présentent un intérêt (tels que les CP à 12 élèves), maniant les invectives. Force est de constater que nous n’avons jamais vu ce ministre adopter une attitude adulte, responsable et respectueuse face aux élèves, aux familles et aux personnels de l’Éducation qui font les frais de ses mesures.
C’est pourquoi si J-M Blanquer s’évertue à venir à Rennes ce jeudi 28.11 après-midi, nous serons nombreux à aller à sa rencontre pour lui dire tout le mal que nous pensons des réformes successives qu’il met en œuvre dans l’Éducation Nationale et pour rappeler notre opposition de principe aux expulsions inhumaines qu’il a laissé s’opérer dans nos établissements scolaires que nous considérons comme des lieux protégés. Nous appelons les personnels de l’Éducation, les parents d’élèves, les lycéens et les citoyens soucieux de la protection de l’institution de l’Éducation Nationale à nous rejoindre.
Cependant, face à la difficulté morale d’assumer la politique brutale que J-M Blanquer impose dans l’Éducation nous ne serions pas surpris qu’il annule sa venue…
Le Collectif CRBMU 35
L’ « inter-orga » de soutien aux exilé-e-s de Rennes
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