Avant toute chose, je vous souhaite à tous et toutes un très beau Noël en lutte. Qu’il signe le début d’une année revigorante, tant pour chacun.e que pour la vie des grèves et de toutes les personnes qui lèvent le poing. J’envoie tout mon soutien aux grévistes, aux gilet.te.s jaunes et aux femmes, toujours grandes oubliées des insurrections, des réunions, des plateaux, des radios, des médias alternatifs, des émissions, des documentaires, des révolutions...

A ce propos : mes soeurs, osez prendre la parole, osez vous sentir légitimes intervenir lors de vos AG, de vos réunions, osez vous imposer et faire entendre votre voix. L’occasion est trop belle avec ces mouvements sociaux et ces grèves. Ne la laissez pas passer. Sinon, ce seront les hommes qui continueront de palabrer, de décider, de réfléchir, d’organiser, de squeezer les décisions qui concernent nos vies !

"N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."

"La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux."

Simone de Beauvoir.

Je me considère comme une résistante. Le mot "militant.e" sous-entend, à mon sens, que le militantisme fait et fera toujours partie de nos vies, comme il en a fait partie durant ces 60 dernières années. Car, c’est bien connu : lorsque nous sommes en colère, en souffrance, en pleurs, en rage contre un système toujours plus aliénant et destructeur du Monde Vivant, des femmes, des plus faibles, des plus pauvres, des gens qui ne sont rien, des opprimé.e.s, il faudrait... s’investir dans une association, une ONG, un collectif ! Bin voyons !

Institutionnaliser les douleurs, les souffrances, fragmenter les luttes en des dizaines d’initiatives individuelles où chacun.e prie pour sa chapelle car personne ne se retrouve dans un collectif et crée donc le sien... Je crois que le militantisme peut amener à une banalisation des combats sociaux, de nos droits d’être humain.e.s et à une accoutumance de la souffrance d’autrui et de l’anéantissement de la Vie sur Terre.

"- Qu’est-ce que tu fais jeudi, toi ?
- J’ai une action de désobéissance civile à 9h, manifestation gilets jaunes à 12h, AG de luttes à 18h et soupe populaire à 21h et j’essaye de caser une inter-orgas entre 16h et 17h".

Je ne critique aucune initiative, j’interroge sur la multiplication de celles-ci et les conséquences que cela peut engendrer. Où sont les grandes et belles luttes des années 60, 70, 80 ? Où sont celles et ceux qui portaient ces luttes ? Où sont les artistes, les chanteur.se.s, les musicien.ne.s engagé.e.s ? Où sont les grands et beaux chants de luttes ? Où sont les Joan Baez, les Tracy Chapman, les Castelhémis, les Marc Ogeret, Les Bob Dylan, les groupes féministes punk, les Odetta, les Peggy Seeger ?

A mon sens, la chorale nomade peut permettre de créer du lien, entre nous en premier lieu et entre nos collectifs/associations/luttes, de redonner un élan commun. Le chant peut permettre d’emmener, de dynamiser les manifestations, d’émouvoir et de vivre des instants de grâce dans l’union. Il permet de transcender nos idéaux. Qui n’a jamais été ému par un chant qui s’élève ?

Nomade c’est à dire qu’elle se déplacerait sur tous les lieux de luttes ou évènements organisés, autant que faire se peut.

Je vous propose une première rencontre pour créer la chorale nomade militante du Pays rennais (se mettre d’accord sur la fréquence, les envies, le répertoire, un lieu fixe, etc.) et, par la suite, chanter votre désespoir, vos larmes, vos souffrances, vos angoisses, vos peurs, vos espérances, vos joies, votre enthousiasme !

N’hésitez pas à amener vos carnets de chants ! Je ne suis pas une cheffe de choeur mais je crois qu’à nous tous et toutes, nous saurons nous guider.

Rendez-vous lundi 13 janvier à 18h au O’Connell’s, Place du parlement.