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« Camarades nous sommes l’arrière-garde : quelle joie ! Quel bonheur ! » éclatait Signé X il y a déjà plusieurs jours, dans les colonnes de lundimatin. Toujours partagés quant à cet enthousiasme, une chose est néanmoins certaine : Ce matin, il est encore vain de pouvoir prétendre à une analyse de la veille. Nous actons donc ce décalage. Quelques scènes spectaculaires aperçues hier sont reléguées en fin de l’édition présente. Pour le reste, et comme à notre habitude, les articles relayés font majoritairement référence à la semaine écoulée.
Nous commençons avec la dernière publication du collectif révolutionnaire Véloce, Du soleil sur les Champs :"La fin des alternances démocratiques (gauche/droite), l’humiliation continuelle des syndicats et autres intermédiaires, l’épuisement de tous les recours institutionnels, en un mot la radicalité visible d’un pouvoir de classe, la dictature sans fard du capital incarnée grossièrement par un banquier à la tête de l’État, a engendré une réponse également radicale : un retour de la lutte des classes loin des mouvements sociaux où elle n’a depuis soixante-dix ans plus sa place.
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Mai 68 était une révolte contre une société qui fonctionnait, ici c’est une révolte contre une société qui ne fonctionne plus, même selon ses propres détestables critères. Avant, c’était la misère du bonheur marchand qui était attaquée, là c’est le déclassement et l’impossibilité de consommer qui servent de point de départ. La fin de tout compromis de classe est tardivement comprise par tout le monde.
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Mais même si le mouvement venait à s’essouffler, il importe à tout révolutionnaire qu’il soit mieux armé quand il reparaîtra sous une forme ou une autre. Il faut dire aux « gilets jaunes » qu’ils peuvent bien plus qu’ils ne le croient. Qu’aucun retour en arrière n’est possible. Qu’il ne s’agit donc pas d’augmenter le pouvoir d’achat mais d’établir une abondance réelle, incompatible avec la marchandise ; pas d’un emploi payé décemment qui repousse le problème de la survie tous les mois, mais de l’abolition de l’exploitation par la socialisation de la production, prise en charge par les travailleurs eux-mêmes, organisés en conseils et en communes ; pas d’une fiscalité écologique mais de la fin du capitalisme et de son accumulation infinie. Il est bien trop tard pour se contenter des miettes. On ne réglera le problème de la fin du mois qu’en réglant celui de la fin du monde."
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Sur une ligne de crête. Notes sur le mouvement des gilets jaunes |
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"Un champ de bataille : voilà comment qualifier le mouvement qui hante la France depuis quelques semaines, tant il est traversé par une composition sociale et par des thématiques politiques, à partir de la fiscalité et du pouvoir d’achat, qui brisent nos grilles de lecture classiques. Une chose est claire : le mouvement des gilets jaunes nous oblige à mettre de côtés nos habitudes politiques, pour y prendre part de l’intérieur avec la prudence de ceux et celles qui savent avancer dans un milieu étrange et partiellement inconnu. Ce qui implique d’emblée de se soustraire à la dichotomie rigide entre le pôle du mimétisme avec les gilets jaunes et celui de l’hostilité frontale à ces derniers. À cet égard, il est nécessaire de ne pas déroger à nos convictions politiques."
Autre lecture intéressante, nous retenons les notes de la Plateforme d’Enquêtes Militantes, entre analyse de la composition du mouvement, perspectives pour une politisation de l’écologie et appel à manifester. |
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40 000 lycéen·nes se sont retrouvé·e·s dans la rue en France !
Devant l’ampleur de la mobilisation de vendredi et poussé par sa base, le syndicat lycéen UNL appelle à une nouvelle journée d’action lundi 3 décembre.
Lu sur Rebellyon.
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« Mon fils devait sortir de prison cinq jours plus tard, et on le trouve mort »
Émeric est décédé le 17 mars 2018. Il venait d’avoir 25 ans. Condamné à trois mois de prison pour des amendes de transport non payées, il avait été incarcéré à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, où il se serait donné la mort quelques jours avant sa sortie. Face au silence des institutions, sa mère cherche, sans relâche depuis huit mois, à savoir ce qui s’est passé.
À lire dans Mediapart. |
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« Affaire de Bure » : Dénonçons le scandale d’Etat et mettons fin aux contrôles judiciaires
Plus de 100 personnalités, parmi lesquelles Marie-Monique Robin, Jean-Luc Mélenchon, Émilie Hache, Eduardo Viveiros de Castro, Isabelle Stengers, Ludivine Bantigny, Olivier Besancenot ou José Bové appelaient à mettre fin aux contrôles judiciaires qui ciblent les personnes mises en examen, à la veille d’une audience en Cour de cassation le 28 novembre.
Vu sur Bastamag. |
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Youcef Brakni et Édouard Louis : « La politique est une question de vie et de mort »
Youcef Brakni est un des piliers du comité Justice pour Adama, et Édouard Louis, écrivain, en est un des membres. Le premier, fils d’immigré algérien, vit dans les quartiers populaires, l’autre vient d’un village de la Somme, où son père était ouvrier. Ils étaient mardi soir à Bagnolet, pour un dialogue sur le thème « Quartiers populaires en banlieue et monde rural délaissé » (voir la vidéo de la soirée). Ils expliquent dans Reporterre pourquoi le comité Justice pour Adama a appelé à manifester samedi, aux côtés des Gilets Jaunes.
Une interview à lire retrouver ici.
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Gilets jaunes : questions pour ceux qui cherchent des alliances
"S’il est évident que les quartiers ont tout à faire dans une insurrection populaire contre la misère, comment se fait-il que jusqu’à présent ils aient été absents de ce mouvement ? Est-ce qu’il n’y a pas une différence entre passer une alliance avec un mouvement et simplement considérer que – de droit – on en fait partie ? Est-ce qu’on peut passer une alliance avec quelque chose comme une coquille vide ? Est-ce qu’on peut s’allier avec quelque chose qu’on va définir soi-même, c’est-à-dire avec quelque chose qu’on ignore ? Est-ce qu’on peut s’allier sans avoir fait le point sur ce qui nous oppose à ceux avec qui on s’allie ? Est-ce qu’on peut s’allier sans savoir si l’autre souhaite s’allier aussi ? Est-ce que le mouvement des Gilets jaunes ne dit rien, que ce soit par ses mots ou par ses actes ? Est-ce qu’il est vraiment une coquille vide qui attend d’être remplie ? Pourquoi a-t-on une oreille ouverte sur le « social », et l’autre fermée sur le racisme, comme si c’était des choses différentes, comme si ces discours sortaient de bouches différentes ? Est-ce que le « social » est un discours politique, et pas le racisme ? Est-ce que l’extrême-droite ne peut pas avoir un discours « social », qui impliquerait le racisme ? Est-ce que le « social », c’est seulement la gauche ?"
Questionnements extraits du blog de Carbure, qui appelait néanmoins à se rendre au rassemblement appelé par le Comité Adama à Saint Lazare hier, pour peut-être commencer à entrevoir quelques réponses. |
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Les cavaliers de l’apocalypse, rue Roy, Paris, 1er décembre 2018. Mathias Zwick / Hans Lucas |
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Le Pétainiste Yvan Benedetti, ancien président de l’Oeuvre Française, et ses acolytes sortis de la manif par des militants antifascistes - en vidéo. |
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