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Dissolution de l’Assemblée nationale : pas un-e seul-e député-e d’extrême droite ou macroniste en Bretagne !

Breizh Bretagne
Antifascismes - Extrêmes droite

Dans la foulée de l’annonce des résultats des élections européennes, Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l’Assemblée Nationale suite aux scores historiquement hauts réalisés par l’extrême-droite, et à ceux catastrophiques de son parti.

Cette décision complètement délirante, qui porte les fascistes aux portes du pouvoir, a été organisée dans le plus grand secret par une bande de conseillés de l’ombre, spécialistes des magouilles politiques, qui œuvrent depuis des années au rapprochement de Macron avec l’extrême droite, perçue par eux comme étant le reflet des aspirations de la France profonde.

A leur tête, on retrouve un certain Bruno Roger-Petit, officiellement « conseiller mémoire » de l’Élysée – un poste dont on n’a toujours pas réussi à comprendre la fonction et qui semble cocher toutes les cases du bullshit job – mais qui officieusement est un des conseillers les plus écoutés par Macron, ainsi qu’un grand ami de Pascal Praud. On lui doit entre autres, la gestion (désastreuse) du service après-vente de l’affaire Benalla, l’interview de Macron à Valeurs Actuelles, le rapprochement de la macronie avec les médias du groupe Bolloré, et un rôle important dans l’orientation pétainiste et vieille France réactionnaire choisie par le pouvoir depuis ses dernières années.

Ou quand le coup de poker qui met le RN aux portes du pouvoir à tout pour sembler l’œuvre d’un pion de Vincent Bolloré… A tel point que Pascal Praud a été mis au courant de la dissolution avant même Gabriel Attal !
Malheureusement et pour la première fois, en Bretagne aussi l’extrême-droite a réalisé une percée inédite et historique aux dernières élections, arrivant en tête dans la presque totalité des communes, particulièrement dans les campagnes et les zones périurbaines.

Si cette percée reste pour nous à relativiser – cumulées, les 4 listes de gauches des principaux partis formant le nouveau « Front Populaire » obtiennent en Bretagne 36,5 % contre 29 % pour l’extrême-droite (en cumulant les scores du RN et de Reconquête), soit un rapport inverse des scores obtenus dans l’hexagone où le RN et Reconquête frôlent ensemble les 38 %, contre 31,5 % cumulés pour le PS, LFI, EELV et le PCF – elle n’en reste pas moins plus que préoccupante.

Cette progression doit d’abord être vue comme un appel à l’aide face à l’abandon et au mépris dans lesquels sont plongées les campagnes depuis des décennies. Elle est aussi un contre-coup de l’écrasement des Gilets-Jaunes et de la défaite de l’immense mouvement de l’an passé contre la réforme des retraites face à un pouvoir brutal et inflexible.

En plus de jouer sur les rancœurs et le racisme, le RN a su doubler son discours réactionnaire d’un volet social, et, face aux divisions de la gauche, est parvenu à apparaître pour beaucoup comme le seul parti se souciant des préoccupations de celles et ceux que plus personne n’écoute, en même temps que le seul parti capable de balayer Macron.

La gauche a une responsabilité énorme dans ce qui arrive aujourd’hui.

Comme partout ailleurs, racisme, misogynie et homophobie ont toujours existé dans les campagnes, et au sein des classes populaires blanches. Ils ne faisaient pas pour autant office de projet politique. Si cela devient le cas aujourd’hui, c’est que depuis trop longtemps maintenant la gauche n’a plus grand-chose à proposer, et s’est repliée sur un électorat aisé et urbain.

Il serait temps que la gauche tire enfin le bilan de son petit entre-soi, et du mépris de classe qui l’anime bien trop souvent lorsqu’il s’agit des populations rurales. Les Gilets Jaunes ont justement démontré que la « France profonde » pouvait très bien porter les germes de la révolution, là où nombre de petits bourgeois urbains ont été choqués par la « horde de casseurs » qui saccageait leur centre-ville.

Face au péril fasciste, les élections des 30 juin et 7 juillet prochains vont être cruciales. Nous sortons donc de notre réserve et appelons clairement à faire à la fois barrage à l’extrême-droite et à la macronie.

Nous ne nous faisons pour autant que peu d’illusions sur la sincérité du prétendu nouveau « Front Populaire », conçu avant tout comme un compromis entre des bureaucrates de partis qui trahiront à la première occasion.

Des retours de Cahuzac – condamné pour fraude fiscale et blanchiment – et de François Hollande – celui-là même qui à mis Macron au pouvoir et est le principal responsable de la situation actuelle – aux délires égocentriques de Mélenchon, qui n’agit que dans le but de s’imposer comme unique candidat de la gauche en 2027 (alors même que personne ne veut de lui), en passant par le mode d’attribution des circonscriptions, décidé à Paris en faisant fi des réalités sociopolitiques locales, et écartant toutes candidatures autonomistes, y compris là où elles étaient les seules à avoir une chance de gagner (plus en tout cas que les candidat-es d’un parti perçu comme étant autoritaire et jacobin), rien n’augure pour nous la garantie de réelles avancées en cas de victoire de la gauche. Celle-ci reste malgré tout et malheureusement le seul moyen dans l’immédiat d’éviter l’ascension de l’extrême-droite au pouvoir.

Nous appelons aussi toutes les bretonnes et bretons à se mobiliser sur le terrain, car si les urnes seules suffisaient à arrêter l’extrême-droite, nous ne serions pas dans cette situation.

Nous vous appelons à prendre contact et à rejoindre les comités antifascistes de vos territoires, ainsi que de manière plus large les organisations se déployant activement sur le terrain, dans la rue, contre l’extrême-droite. Que ce soit pour effrayer les militants violents d’extrême-droite afin qu’ils restent au fond de leur trou, ou bien pour rassurer la partie de la population opposée au RN mais qui prend peur et se sent isolée (particulièrement en campagne), ou enfin pour construire la base d’un réseau de contre-pouvoir, résolument antifasciste et révolutionnaire, nous insistons sur la nécessité d’investir tous les secteurs de la lutte.

Et nous tenons à rappeler, en tant qu’organisation indépendantiste, que nous considérons toujours l’indépendance comme la solution ultime au fascisme en Bretagne. Une Bretagne indépendante, ou à défaut fortement autonome politiquement, aurait bien mieux résisté à la vague brune qui balaie l’Europe, plutôt qu’en étant rattachée à un Etat français en cours de fascisation.

A toutes les bretonnes et les bretons séduit-es par le vote RN au nom d’une juste colère, nous rappelons que ce parti est le tenant assumé d’une idéologie profondément inégalitaire, qui se contre-fout du sort des plus pauvres.

Bardella au pouvoir, ce sera la politique de Macron en pire. Les belles paroles sociales seront vite oubliées (celles qui restent du moins, au vu du recul des promesses de campagne du RN sur la retraite et la TVA).

Du reste, le RN est un parti nationaliste français ultra-jacobin, dans le projet duquel n’existe aucune place pour la Bretagne et ses particularismes. Le RN au pouvoir, c’est la suppression des régions (le seul échelon institutionnel nous représentant en tant que Breton-es malgré ses faibles pouvoirs), l’interdiction quasi-assurée des écoles Diwan, la privatisation de l’audiovisuel publique (c’est-à-dire la disparition du peu de programmes en langue bretonne), et une mise au pas du monde associatif et culturelle qui signifierait une survie de la culture bretonne sous une forme folklorisée et aseptisée totalement inoffensive pour l’État français et son nationalisme.

Pour toutes ses raisons les 30 juin et 7 juillet prochain :
PAS UN-E SEUL-E DEPUTE-E FASCISTE ET PLUS UN-E SEUL-E DEPUTE-E MACRONISTE EN BRETAGNE !

Sur Bruno Roger-Petit, le rôle déterminant joué par lui et sa clique dans la dissolution de l’Assemblée, et son rôle dans le rapprochement entre la macronie et la galaxie Bolloré :

Auprès d’Emmanuel Macron, les apprentis sorciers de la dissolution – Le Monde
« Dark Vador », boules puantes et Bolloré… Bruno Roger-Petit, le baron noir de l’Elysée – Libération
Les macronistes, complices de la « bollorisation » des esprits – Mediapart

Le collectif Dispac’h .

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