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Entretien avec le CRAC

Rennes
Anti-capitalisme & Multinationale Antiracismes - colonialismes Migrations - Luttes contre les frontières Politiques sécuritaires - Surveillance Répression - Justice - Prison Soins - Santé - Psychiatrie - Médic

Etudiant·es à l’EESAB Rennes (Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne), nous avons eu l’occasion cette année de participer à un projet photographique, au sein de l’ancienne prison Jacques Cartier. Nos premières heures passées dans la prison, on joue à se faire peur, on imagine des fantômes. L’ambiance est pesante. On se rend compte que ce qu’il s’est passé entre ces murs, c’est vraiment pas drôle. Nous ne savons, à ce moment là, rien des conditions de vie en prison. On a une vague idée de la surpopulation dans les cellules. On a entendu parler de loin de certain·es féministes qui se positionnent contre le système carcéral. A l’heure où la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté alerte une nouvelle fois sur les conditions de détention affligeantes, et que la surpopulation dans les prisons françaises atteint un pic historique (au 1er avril 2023, plus de 73 000 détenu·es pour 60 900 places), on ne se voit pas présenter un travail artistique sur un tel lieu sans chercher à comprendre avant ce qu’il s’y trame réellement. Nous décidons alors de prendre contact avec le CRAC.


C’est quoi le CRAC ?

Titoon : Le CRAC c’est le Collectif Rennais Anti Carcéral. C’est un collectif qui est né il ya 2 ans à peu près, à la suite de la dissolution du GENEPI (Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées). C’était une association qui avait été crée en 1979 par l’État, qui avait pour but de faire en sorte que les étudiant·es s’intéressent à ce qu’il se passe dans les prisons. Petit à petit, le Genepi s’est plutôt développé à échelle régionale et il y a des groupes qui se sont un peu radicalisés, en voyant ce que c’était la prison, en comprenant ce que c’était. Petit à petit, l’Administration Pénitentiaire a réduit les moyens d’agir du Genepi car leur orientation politique devenait clairement anticarcérale. Ce qui a ammené le Genepi à s’autodissoudre en 2021. Moi je suis arrivé à la dernière année du Genepi à Rennes et on s’était dit que c’était quand même important de garder une parole anti-carcérale sur Rennes. On s’est rejoint aussi avec un autre collectif.

Yo : C’était le Comité de soutien aux inculpé·es du 8 décembre. C’était un moment où yavait des militant·es qui étaient enfermé·es et accusé·es de préparer des actes terroristes, iels étaient enfermé·es, dont un particulièrement, dans des conditions hyper violentes, ça s’appelle l’isolement carcéral.
Le CRAC s’est formé un peu à ce moment là, pour pouvoir soutenir cette personne là, ce collectif. On s’est dit : "il manque un collectif qui parle vraiment de la prison à Rennes quoi". C’était tout ça, les éléments déclencheurs.


Vous êtes nombreuxses ?

Y : On était une petite dizaine au début, et puis maintenant on est toujours une petite dizaine mais avec beaucoup de personnes qui peuvent plus beaucoup s’investir, ça fluctue en fonction des capacités de chacun·e.

T : Effectivement, en ce moment on est deux à essayer d’être actifs, et il y a une troisième personne qui est très présente, qui met beaucoup d’énergie, mais c’est plus individuel comme investissement. En ce moment, elle est en soutien à des personnes qui sont au quartier de semi-liberté, c’est juste à côté de la prison des femmes.


Vous utilisez expansive.info pour diffuser vos articles, ya d’autres endroits où on peut trouver ce que vous faites ?

Y : Heu nan, y’a que expansive.info. Mais y’a aussi une émission de radio anti-carcérale les dimanches à midi, sur Canal B, mais c’est différent du CRAC. Ça s’appelle 94 Degrés à l’Ombre et ce sont principalement des dédicaces musicales que les détenu·es et leurs proches s’envoient. Souvent avec des petits mots, et parfois avec de l’actualité anticarcérale.


Pourquoi l’anti-carcéralisme ?
Ça veut dire quoi pour vous ?

Y : Moi personnellement ça a été parce que j’ai une personne proche qui a été enfermée, et ducoup ça a été un espèce de choc de me confronter à ce que c’était réellement que la prison. Je suis rentré dedans pour la première fois de ma vie. Je me suis confronté au sadisme du personnel pénitentier. Je me suis confronté à tous les traumatismes que ça a pu laisser et toutes les violences que la personne que je connais a pu subir. ça m’a vraiment pris aux tripes. Il y a beaucoup de personnes qui rentrent dans l’anticarcéralisme comme ça.
Souvent c’est soit par empathie et par éthique, quand on voit le niveau de violence que c’est la prison, le niveau d’injutice aussi, ou alors par vécu. C’est les deux manières dont on entre dans l’anticarcéralisme.

Pourquoi pas vouloir améliorer la prison et vouloir la rendre plus humaine ? Parce qu’en fait la prison, elle pourra jamais être humaine. Dans le sens où de base, c’est inhumain d’enfermer des gentes dans des boîtes en ciment. De toute façon, ça a toujours été un outil d’état pour maintenir un ordre social ou le reproduire.
Ça s’est toujours adressé aux opposant·es à cet ordre, et aux personnes déviantes, etc. Ducoup c’est un peu ça la base du fait que nous on est opposé·es à l’existence des prisons, et parce qu’aujourd’hui dans les sociétés modernes, c’est pas juste des prisons. C’est des complexes industriels et idéologiques, qui font tourner des marchés, qui font tourner des multinationales de l’enfermement, et qui produisent de l’idéologie fasciste dans la société. Ça exerce en ce moment un espèce de lobbiying, sur l’État et sur l’opinion publique, qui produit de la déshumanisation et avec des affects très très violents.
Quand tu lis les revendications des syndicats de matons, ou quand tu t’informes sur ce que fait l’administration pénitentière réellement, ce qu’ils demandent, c’est vraiment déshumaniser le plus possible des détenu·s, et à chaque fois qu’ils font des mouvements, ils obtiennent plus d’armes, plus de droits pour produire de la violence, et ya vraiment un moteur idéologique fasciste là dedans. Il y a beaucoup de gentes qui, du fait même de l’existence de la prison, pensent que les détenu·es on devrait les buter. C’est des discours qu’on entend assez régulièrement.

T : Il y a deux visions je pense de l’anticarcéralisme et nous on aborde une vision plutôt révolutionnaire. Il y a aussi la vision anticarcérale réformiste, qui pense que par les lois, par la justice, par l’amélioration des conditions de détention, on pourra arriver à enfermer mieux. Nous on part du principe que non. Comme disait Y, ya vraiment ce truc que la prison elle préserve un ordre social, et le capitalisme.

Y : Je sais pas si t’as déjà entendu parler d’abolitionnisme pénal ? C’est quelque chose qui a pu nous influencer pas mal. C’est un courant universitaire de criminologues, qui ont commencé à questionner qu’est ce que c’était que le crime, même si ça a toujours été questionné par des personnes qu’on définissait comme des criminels tout au long de l’histoire.
Depuis que l’enfermement existe ya toujours des gentes qui s’y opposent mais l’abolitonnisme pénal c’est tout un courant de pensée qui existe depuis les années 1970 et qui promeut l’abolition du système pénal, c’est à dire : la police, la justice, et la prison. Toute cette chaîne institutionnelle qui est en fait un outil de l’État pour reproduire un ordre social inégalitaire. Un des arguments de base qui est développé dans ce courant là, c’est que le système pénal ne protège pas la société du crime, parce que le crime a jamais disparu.
Et en fait, ce qu’on observe dans les sociétés modernes, c’est que les discours sécuritaires qui viennent renforcer et militariser la police ou la prison arrivent dans un moment où il y a jamais eu aussi peu de crimes dans les sociétés.
Ça fait vraiment repenser tout ce système pénal comme quelque chose qui va pas du tout être là pour protéger la société, mais qui va plutôt reproduire de la criminalité, reproduire de la petite délinquance et reproduire de la pauvreté, de la précarisation de personnes qui sont déjà précarisées.
Le but de reproduire ça, c’est de pouvoir perprétuer une politique et pas du tout d’amener la paix dans la société, au contraire.

T : C’est même utiliser les luttes sociales comme argument plus sécuritaire, encore plus répressif et coercitif, et encore plus violent dans la prison. Je pense nottamment à Gwendola Ricordeau (et pas que elle d’ailleurs), qui écrit sur comment on utilise les luttes féministes pour enfermer plus fort, plus dûrement, alors que derrière les plaintes sont pas prises. Des femmes se retrouvent à aller rendre visite à leurs ex-conjoints, ou à leurs proches. C’est leurs frères, leurs pères, leurs fils. Elles leur apportent le linge, etc. C’est beaucoup de dépenses d’argent.

Y : L’univers carcéral, c’est vraiment un univers qui produit de l’ultra-virilité, et ducoup selon les féministes anti-carcérales ça peut pas être un outil féministe la prison, parce que ça produit vraiment des comportements ultra-virils : ces trucs de soumission du corps, soumission par la violence, c’est des composantes que normalement le féminisme combat.


C’est quoi les alternatives à la justice punitive ?
Par quoi on remplace tout ce système ?

T : Il y a plusieurs choses qui sont expérimentées, pensées. On parle bcp en ce moment de la justice réhabilitatrice, justice réparatrice, et encore mieux, de justice transformatrice, dont le but est de confronter quelqu’un·e qui aurait commis un tort à une personne qui aurait subi ce même type de tort là et de pouvoir expliquer ce qu’il s’est passé. J’ai pas les bons mots pour en parler... c’est pour essayer de comprendre qu’est-ce qu’il se passe et comment on peut réparer ça.
Il y a des manières de faire ou des points de vue qui disent de faire plutôt attention à la victime, essayer de lui apporter de l’aide, etc. Comme par exemple des femmes qui auraient subi des violences : plutôt proposer des hébergements qu’essayer d’enfermer encore plus, ou d’accélérer les procédures judiciaires. C’est se poser la question de qui a besoin d’aide et de quelle manière ?

C’est des choses qui se construisent sur le temps long, on aura pas de réponse concrète, là maintenant, de quelle est la solution si on a plus de prison. Parce que ça se pense à l’échelle d’une société.

Ce qui est intéressant c’est qu’on peut s’inspirer de plein d’exemples et d’expérimentations qui se font à l’international. Par exemple au Canada, il y a des communautés autochtones qui ont le droit de faire leur propre mode de justice. C’est ce qu’on va appeler la "justice communautaire". Et ça se comprend, le système pénal de l’Etat Colonial Canadien surcriminalise les peuples autochtones. Y’a certaines prisons pour enfants qui sont peuplées à 98% d’autochtones.

En fait ça permettrait de se poser les bonnes questions pour éviter de reproduire tout un schéma de violences, ou au delà de la violence juste reproduire des torts quoi.
Pour l’agresseur·euse, comment on fait pour l’aider à prendre conscience de la connerie qu’iel a faite et comment on fait pour éviter que ça se reproduise : qu’est-ce qui l’a amené·e à commettre un tort, dans quel conditionnement iel a évolué·e, est-ce que c’est lié à sa précarité, etc.

Y : Ce que Gwenola Ricordeau répond à ça c’est que tu peux pas abolir la prison et le système pénal sans renverser complètement la société. Parce que l’ordre dans lequel on est actuellement fonctionne juste parce qu’il ya des milliers de personnes qui sont enfermées en permanence, et de plus en plus. Et je crois que c’est 235 000 personnes en 2021 sous main de justice (sous bracelet électronique ou sous contrôle judiciaire). En fait, on peut pas penser des alternatives qui seraient parfaites, sans penser renverser le système capitaliste et renverser la société raciste et patriarcale dans laquelle on vit.
Par contre, il y a quand même évidemment des pistes de réflexion et des expérimentations qui sont faites, qui vont toutes dans le sens de : ne pas chercher à vouloir punir. Punir, comme l’a écrit l’anthropologue Didier Fassin, c’est pas "naturel". Ça vient vraiment d’une espèce de catharsis de la société qui veut défouler sa haine contre des gentes qui contreviennent à ses lois. Et c’est construit politiquement. Donc déjà, il y a ce truc là : déconstruire l’envie de punir et de faire souffrir, d’infliger un châtiment. Faut pas se centrer sur : on enferme les gentes et voilà. Mais plutôt faire de l’enfermement le dernier recours. Et essayer de mettre en place plein de choses en amont.

Il y a aussi, en reprenant cet exemple là des agressions sexistes, se concentrer sur défaire la culture du viol. La prison, la justice et la police (dans leur globalité) ne sont pas en train de répondre à cette question là de vouloir faire cesser les violences faites aux femmes. Au contraire, la réponse carcérale permet que la culture du viol se perpétue en enfermant les personnes qui sont identifiées comme les plus dangereuses à ce niveau là, alors qu’on sait très bien que la plupart des agressions, elles se passent pas dans la rue.

Les gentes qui se retrouvent en taule c’est en majorité des hommes noirs, arabes, issus de la classe ouvrière quoi. Un tiers sont des étranger·ères. Et pour ce qui des "crimes" encore plus graves, ça on l’a pas dit mais c’est primordial, ça représente moins de 5% des peines. L’immense majorité des personnes détenu·es le sont pour des délits en lien avec les stupéfiants ou les délits routiers.

La plupart des gentes qui sont enfermées c’est pour des raisons politiques. Parce que les lois qui prévoient l’enfermement c’est des lois qui sont votées par certaines personnes, qui évoluent dans une doctrine qui est la doctrine sécuritaire. Et c’est la police, avec tous ses biais, notamment racistes, qui va faire en sorte de faire un tri entre qui peut contrevenir à la loi et qui ne peut pas, et ducoup la prison c’est un peu le résultat de ça. C’est déjà des lois à la base qui sont faites pour criminaliser la pauvreté.

Par exemple, la plupart des abolitionnistes sont pour la dépénalisation de toutes les drogues. Parce que ça a été démontré dans l’histoire, notamment par Antonio Escohotado dans son Histoire des Drogues, que toutes les politiques de guerre à la drogue ont toujours été des politiques racistes. Notamment aux Etats-Unis, mais en ce moment en France là c’est flagrant. C’est toujours pour cibler des communautés issues de l’immigration, les communautés en minorité raciale quoi.


Quels sont les modes d’action du CRAC ?

Y : On fait de l’auto-média, comme t’as pu le voir sur expansive.info.
On fait pas mal de soutien humain aussi, comme là actuellement, la copine qui est super présente pour un détenu au quartier de semi-liberté.
On a fait des parloirs sauvages aussi. On est allé devant les prisons avec des mégaphones, de la musique, pour essayer de communiquer avec les détenu·es, pour leur rappeler que ya des gentes qui les oublient pas.
On a fait des projections avec des ateliers, pour faire parler de la question, pour débattre un peu sur l’anticarcéralisme.
Les ateliers c’était beaucoup des arpentages autour de lettres de détenus qu’on avait mises en brochure. On avait fait deux compilations, il y avait des textes qui parlaient de grève de la faim. On avait fait ça avec un collectif qui s’appelle Horizon Palestine (un tout petit collectif, peu actif). Il y avait des lettres de personnes qui avaient fait la grève de la faim en France, (notamment dans les centres de rétention administrative, il y en a beaucoup) et des lettres qui venaient de Palestine où là ya des grèves de la faim massives avec des milliers de détenu.es, parce que le système carcéral israélien est vraiment très développé.
Il y a un groupe signal où on partage souvent des infos, par exemple quand ya des matons qui tuent des détenu·es. On essaye de suivre un peu ce qu’il se passe dans les prisons, principalement en France mais quand on a accès à des infos de ce qu’il se passe ailleurs, on le partage aussi.
On a aussi organisé des rassemblements, et une manif. C’était l’année dernière, c’était la journée nationale contres les violences pénitentiaire, le 29 mai. Il y va avoir une nouvelle journée le 28 mai prochain, c’est tous les ans le dernier dimanche du mois de mai.

T : Quand ya des mouvements sociaux ou des manifs, on en profite pour diffuser des tracts, quand on a des choses aussi à proposer ou à dire. Cette année c’est beaucoup plus en stand bye, on existe toujours mais avec beaucoup moins d’énergie, comme on a pu le dire au début.


Il se passe quoi le 28 mai ?

T : On répond à l’appel de Najet Kouaki à organiser une Journée Nationale contre les Violences Pénitentiaires dans toutes les villes. Najet est la mère d’Idir Mederres, qui a été assassiné au mitard de Lyon deux semaines avant sa sortie. Il avait 22 ans. Après la mort de son fils, elle a créé l’association Idir Espoir et Solidarité, et elle est notamment soutenue par le Réseau Entraide Vérité et Justice (les familles victimes des violences d’Etat). Aujourd’hui, elle lutte pour l’abolition du mitard (c’est le quartier diciplinaire dans les prisons), qui est vraiment un mouroir. L’année dernière, on avait rejoint son appel à Rennes avec d’autres orgas, d’autres collectifs, c’est vraiment pas que le CRAC, c’est horizontal, on essaye de s’organiser collectivement.

C’est aussi très intéressant parce que ça permet de parler d’anticarcéralisme à d’autres orgas où à des gentes qui ont une sensibilité anti-carcérale. On peut diffuser la parole à travers d’autres contre-pouvoirs.

Cette année on a décidé de remplacer violences "pénitentiaires" par violences "carcérales", parce que ça permet de se poser la question de l’enfermement à tous les niveaux, même en dehors de la prison en fait : l’enfermement psychiatrique, ce qu’il se passe en GAV (garde à vue), dans les SAS (structure d’accompagnement vers la sortie), dans les CRA (les centres de rétention administrative) où on enferme les personnes sans papier, les centres éducatifs fermés, et tout un tas d’autres lieux d’enfermements avec privation de liberté. Y’en a beaucoup.

Y : Sur expansive.info, ya une brochure qui contient toutes les prises de paroles qu’il y avait eu l’année dernière, y’a quelques photos aussi (a lire et relire ici). C’était vraiment chouette parce que on avait essayé de s’allier avec plein de collectifs, avec qui on partage pas forcément des visions politiques identiques, mais c’était quand même sur une approche unitaire. Par exemple yavait l’Association France Palestine Solidarité, avec qui on parlait de George Ibrahim Abdallah qui est détenu en France illégalement depuis plus de 20 ans, et qui parlait du système carcéral israëlien. Y’avait le NPA, qui soutien toujours beaucoup, y’avait la CNT, le CSP35 (collectif de sans-papiers), qui avait pris la parole.

Y’avait aussi les parents et les proches de Sacha, qui venaient de Saint-Brieuc. D’ailleurs, la maison d’arrêt de Saint-Brieuc est de la même époque que celle de Jacques Cartier que vous avez visité. En ce moment, le même processus est entamé par la mairie de droite : iels veulent construire un énorme complexe pénitencier pour soi-disant "améliorer les conditions de vie des détenus". Et quant à Sacha, c’est un jeune de 18 ans qui s’est suicidé après avoir supplié plein de fois la prison de le sortir du mitard. Il avait été mis au mitard juste pour une petite altercation avec un détenu pour une histoire de clopes, fin une p’tite embrouille. Il devait passer 21 jours au mitard. C’est un espèce de cachot quoi : t’as un lit en béton, t’as un espèce de soupirail en guise de fenêtre, c’est vraiment LA punition, c’est ce qu’on appelle la prison dans la prison. C’est là où ya le plus de meurtres des matons et de suicides. C’est des endroits isolés du reste de la prison, où personne peut aller t’aider, personne peut entendre, personne peut témoigner de ce qu’il se passe.

Y’avait aussi des lettres de détenus longue peines qui avaient été lues au micro. C’est L’Envolée qui les avait partagées (la principale radio anticarcérale en France, qui est rediffusée dans plein de villes, et qui reçoit des lettres de détenu·es de plein de prisons).


On a lu qu’il y avait beaucoup de lieux d’enfermements à Rennes.

Y : T’as le Centre Pénitencier pour Femmes (CPF) qui se trouve derrière le parvis de la gare et juste à côté. T’as le Quartier Semi-Liberté (QSL) dont on a parlé. Au QSL il y a 26 places. Et au CPF 231 places. Il y a aussi dans cette prison un QPR (Quartier de Prise en charge de la Radicalisation), dans laquelle sont enfermé.es des femmes soupçonnées de faits en lien avec le terrorisme. Elles sont coupées du reste de la détention et subissent les mesures les plus violentes et intrusives (évaluation permanente de leur "dangerosité", c’est à dire leur adhésion aux "valeurs de la République", fouilles à nu, espionnage, etc.)

Il y a la prison pour hommes à Rennes-Vezin qui comprend une Maison d’Arrêt (MA), un Centre de Détention (CD), un quartier pour mineurs. La Maison d’Arrêt a plus de 600 détenus pour 367 cellules. Et le Centre de Détention a 202 cellules pour 185 prisonniers actuellement.

Au Centre Hospitalier de Guillaume Régnier, il y a aussi un UHSA (Unité Hospitalière Spécialement Aménagée), hybridation parfaite entre prison et hopital. Il y a une quarantaine de places, et on a très peu de contacts et retours de l’intérieur...

Il y a aussi le CRA (Centre de Rétention Administrative) qui se trouve à Saint-Jacques de la Lande, au sud de rennes juste à côté de l’aéroport, comme ça tu expulser des étrangers par avion bcp plus facilement.

Il y a un projet de construction d’une prison à Vannes. Et aussi la mairie de Saint-Brieuc demande à la construction d’une nouvelle maison d’arrêt, parce celle actuelle a 187% de surpopulation. Le maire demande à ce qu’il y ait davantage de prisons comme ça on peut toujours enfermer plus de monde, enfin c’est pas ça qui va la vider quoi !

Y : Pour ce qui est du mouvement anti-carcéral, à Rennes, il n’y en a pas. Nous on se sent vachement isolé·es, les événements qu’on fait ça mobilise pas, on a du mal à ce que des gens nous rejoignent. L’année dernière, à la manifestation, on était une centaine, pas plus.

Par contre sur la situation dans les prisons dans les lieux d’enfermement, on pourra pas répondre de manière complète, bah au CRA c’est assez inhumain, c’est pas le pire CRA de France, mais régulièrement, quand il y a des parloirs sauvages, les gens qui sont à l’intérieur témoignent, et on retrouve les mêmes violences qu’on retrouve dans les autres CRA de France : racisme, violences, bouffe dégueulasse, suspicions de somnifères dans la bouffe, il y a des gentes qui savent même pas pourquoi iels sont là, parce qu’iels ont même pas l’impression d’être des sans-papiers parce qu’iels sont en France de puis 30 ans avec toute leur famille dehors, des trucs complètement hallucinants. Le racisme de la police aux frontières qui les gardent. Globalement c’est assez trash. Puis les expulsions, du jour au lendemain on arrive, on les chope, on les menotte, on leur met un casque sur la tête, des fois un bâillon, pour les empêcher de crier et on les fout dans un avion et on les dégage quoi.

Après il y a le centre pénitentiaire pour femmes, il est assez particulier, il n’y en a que deux en France, en tout cas pour les longues peines. En France les femmes c’est que 5% de la population carcérale. Cette prison là est assez montrée par la directrice, Véronique Sousset, comme une espèce de prison modèle et féministe, où les détenues sont bien traitées, où il y a des belles choses qui sont mises en places. C’est quand même globalement hypocrite. Même si il y a pas de fait divers où des personnes qui se font tuer, en tout cas nous on n’a pas connaissance de ça. Globalement c’est quand même dur, puisque c’est l’une des seules prisons pour femmes en France qui existe.

Les femmes qui viennent des DOM-TOM par exemple, sont enfermées à Rennes, loin de leur famille. C’est ce qu’on appelle l’éloignement familial et ça c’est quand même une violence atroce, déjà tu fais de la taule et en plus t’as pas de visite de ta famille. On sait aussi qu’il y avait une prisonnière politique, une prisonnière basque, parce que : procédure d’éloignement, parce que les prisonnièr·es basque iels sont enfermé·es le plus loin possible du Pays Basque pour faire en sorte qu’il n’y ait plus de solidarité envers ces prisonnièr·es là, etc.
C’est aussi une prison qui a ouvert un quartier de prise en charge de la radicalisation pour les femmes présumées coupables de complices de commission d’attentats ou de tentatives, de femmes qui sont parties en Syrie, ou qui sont soupçonnées d’avoir voulu partir en Syrie. Elles se retrouvent dans des espèces de quartiers où elles sont complètement isolées des autres détenues. Elles se retrouvent entre elles et elles ont le droit à toute une série d’entretiens avec des psychiatres, des psychologues pour essayer de savoir si elles sont vraiment dangereuses ou pas. Ce sont des procédés qui sont super humiliants et qui vont essayer de violer l’intimité des personnes jusqu’au fin fond de leur êtres. Et à Rennes Vezin dans la prison pour hommes, il y a régulièrement des morts. Ces derniers mois il y en a eu au moins trois.

T : Dont un il y a une semaine. Il y en a eu 3 depuis septembre.

Y : Le 20 avril, là c’était le dernier mort. C’est une prison assez violente, beaucoup d’embrouilles, entre les détenus aussi : elle est en surpopulation, les conditions font que les détenus se prennent la tête entre eux. Il y a souvent des refus de soins. La mort de Maxime Rekik, il y a quelques mois, a été un peu médiatisée. Il a agonisé dans sa cellule alors qu’il y avait ses codétenus qui essayaient d’appeler les matons. Il est resté agoniser une dizaine d’heures dans sa cellule et puis il a fini par mourir.
Il y aussi quelques articles qui sont sortis cette année, de détenus qui ont porté plainte contre des matons pour des tabassages complètement gratuits, des insultes racistes. Donc voilà, prison plutôt violente et il y a une vraie omerta (loi du silence). Un peu compliqué d’avoir des infos.

On sait qu’il y a eu des mutineries ces deux dernières années notamment sur la question des brouilleurs d’ondes. En fait les détenus arrivent à faire rentrer des téléphones portables pour pouvoir aller sur snapchat, youtube, jouer à des jeux ou même juste écouter skyrock, parce qu’ils ont même pas le droit d’écouter skyrock.
L’administration pénitentiaire refuse, si tu es surpris avec un téléphone, tu vas au mitard (cellule disciplinaire). Pour enrayer ce truc-là, ils ont essayé de mettre des brouilleurs d’ondes, qui empêchent les téléphones de fonctionner. Et du coup il y avait eu des mutineries, quand on dit mutinerie, c’est par exemple quand les détenus sont en promenade et qu’ils refusent collectivement de remonter dans leur cellule. Et donc ça bloque un peu le fonctionnement de la prison pendant quelques heures. Et en fait à chaque fois qu’il y a ça, il y a des unités spéciales (un peu comme le raid) qui s’appelle ERIS, ils ont des boucliers anti-émeute, ils arrivent cagoulés avec des flashballs, des grenades de désencerclement et en fait iels défoncent les gens. Il y a eu ça il y a un peu plus d’un an. Il y a des gens de l’extérieur de la prison qui ont détruit les brouilleurs d’ondes, puisqu’iels les avaient mis à l’extérieur, mais depuis les brouilleurs sont à l’intérieur de l’enceinte de la prison donc c’est plus possible.

Sinon globalement à l’HP de Guillaume Régnier la situation est plutôt violente. Au niveau national, la politique actuelle c’est : remplacer le soin par le sécuritaire, il y a des pratiques de violence, comme l’isolement, comme la contention, comme le soin forcé. Mais on ne connaît personne à l’intérieur.

Et il y a aussi l’insalubrité au Quartier de Semi-Liberté (c’est des gentes qui sont en prison le soir, 18h à la prison et à 14h on bosse, peines considérées alternatives, aménageable en fonction des situations) et aussi la prison des femmes pendant des semaines, les détenu·s ont dû avoir des infections à cause de ça. L’administration a mis du temps à réagir et c’est juste parce que c’est sorti dans la presse que ça a enfin bougé.


Et par rapport à l’ancienne prison Jacques Cartier ?

T : C’est quand même une prison de fin XIXe siècle, rénovée dans les années 1970, avec construction d’autre bâtiments pour accueillir plus, pour enfermer plus. La prison était vraiment pourrie, à base de moisissure et manque d’isolation. Et du coup il y a eu une volonté de construire une nouvelle prison, toujours dans le discours de “on veut des prisons plus respectueuses, plus modernes” ce qui n’est pas vrai. Dans le documentaire Le Déménagement de Catherine Réchard on en parle, il y a une espèce de torture blanche qui s’y opère. Déjà les nouvelles prisons qui sont construites sont toujours en périphérie des villes, ça évite que nous, on voit les prisons, et aux détenus aussi d’avoir du soutien plus facilement, ça leur évite de voir la vie derrière. Dans le docu, on voit un détenu qui dit qu’il avait pris pour habitude de regarder les gens faire leur vie à l’extérieur.

Et par exemple, là dans la nouvelle, il n’y a plus de barreaux aux fenêtres, il y a des caillebotis, des touts petits carreaux de métal où tu ne peux même pas sortir ta main à l’extérieur, et ça empêche de faire des plus gros yoyo (c’est un moyen d’échange de cellule à cellule : corde, ficelle, lien qui se passe de fenêtre à fenêtre) pour pouvoir récupérer des clopes, de la bouffe.
L’isolation était aussi très différente, les prisons la nuit c’est quand même très bruyant, c’est un climat assez dur à supporter. Et là il y a une transition quand même énorme, c’était très sourd à vezin, ce qui a pertubé des détenus. Ce sont aussi des prisons avec beaucoup plus de caméras, de systèmes de surveillance.

Y : Pour les raisons du déménagement, tout le quartier Jacques Cartier a eu plein de vagues de gentrification, il y avait ce truc là que les prisons ça fait peur aux gentes : il faut que les détenus soient loin. Il y a aussi le besoin d’enfermer plus. Donc c’était aussi pour accompagner la politique carcérale du gouvernement. Il y avait aussi la rentabilisation des prisons, celle de Jacques Cartier coûtait trop cher parce qu’elle n’était pas optimisée dans la gestion des détenus. Il y avait plein de moments où les détenus étaient en dehors des cellules, c’était plus facile de s’évader.

Il y a ce truc maintenant dans les prisons "plus modernes" : les détenu·es ont leur douches dans leur cellule. C’était présenté comme une avancée des droits humains. C’est clair que c’est mieux que les douches collectives mais iels ne sortent plus pour se doucher, donc passent beaucoup plus de temps en cellule, et ça permet à l’administration de sécuriser encore plus, parce qu’il n’y a plus besoin du moment ou tu dois faire sortir toustes les détenu·es en même temps pour prendre la douche. C’est les moments où il y a des altercations entre les surveillant·es et les détenu·es. En gros ça sert à minimiser le plus possible les contacts entre surveillant·es et détenu·es et à maximiser la promiscuité, à trois dans des cellules de 9m2.

Donc la prison coûte moins cher à l’État, et il faut qu’elle puisse rapporter de l’argent à une société privée. A Rennes c’est Gepsa, c’est une société de gestion d’établissements pénitentiers, elle gère plus de 120 établissements en France, c’est une entreprise qui se fait du biff sur l’enfermement des gens. Il y a vraiment des objectifs économiques et sécuritaires derrière, iels font en sorte que les détenu·es soient comme dans les élevages où tout est automatisé. Je pense que les nouvelles prisons vont être beaucoup plus automatisées que celles des années 2010, en fait à chaque nouvelle vague c’est aussi des nouvelles techniques de contrôle qui sont expérimentées. Les portes qui s’ouvrent automatiquement tout ça ; ça donne froid dans le dos, et je crois que l’objectif c’est de tendre vers ça.

T : Bah ouais, carrément, dès qu’on peut un peu plus déshumaniser, casser les liens que les détenu·es peuvent avoir entre eulleux, ou avec des êtres humains. En fait, le but c’est de casser ça. Il y a les portes des mitars qui changent aussi, on n’est plus obligé d’ouvrir la porte pour filer du courrier ou donner le plat, il y a juste une petite trappe à ouvrir, du coup les détenu·es n’ont même pas à voir lae surveillant·e par exemple.
Toutes les cellules sont pensées pour acceuillir une à deux personnes, le système électrique est pensé pour plus, on sait qu’il y a de la surpopulation carcérale, on dit que c’est de la surpopulation, mais pour les gens qui contruisent ces prisons là, les administrations pénitentiaires, c’est pas de la surpopulation : c’est le nombre qu’iels prévoient.


Pourquoi le projet de la métropole de travaux de la prison Jacques Cartier est problématique ?

Y : C’est problématique, parce ça reflète complètement le milieu socio-culturel des gentes qui constituent la métropole de Rennes. Ça va deplaire au gentes qui lisent cette entretien d’ailleurs. C’est vraiment des gentes qui vivent dans un autre monde, qui bénéficient de tous les privilèges de la société, qui se croient cultivé·es parce qu’iels ont lu L’Abolition de Badinter, enfin j’suis même pas sûr qu’iels l’aient lu. C’est vraiment une espèce de culture de gauche bien bourgeoise, qui est complètement désinformée sur qu’est-ce que c’est la réalité de la prison, et qui est a des années lumières de l’impact réel qu’a la prison sur la société, du vécu des personnes qui sont incarcérées et de toutes leurs familles.
Et du coup pour moi, le but de la ville c’est de se faire passer pour une ville progressiste, la culture tout ça. Mais le but est aussi de faire de la thune et de gentrifier le quartier. Et ça on le voit à l’échelle de Rennes. Partout, tout est fait pour changer la population rennaise, il y a un espece de nettoyage socio-culturel depuis quelques années. Rennes c’était une ville très marginale, une culture populaire forte et ancrée dans l’espace public, une ville très révoltée, et elle l’est toujours un peu, mais le but c’est d’en faire une ville pour des gentes aisé·es et attirer des élites économiques, culturelles et politiques. Il y a vraiment une politique de gentrification. Donc je trouve que ce projet là il est hypocrite, il est même complice des violences carcérales. Enfin le projet spécifique de Champs de Justices qui veut faire un espèce de musée qui vanterait l’humanisation de la justice. Comme si la justice en France actuelle elle était plus humaine, et que ça serait un modèle à suivre même international. C’est complètement hypocrite, coupable et complice de toutes les violences qui se déroulent en prison parce que c’est entretenir le mythe que par exemple la peine de mort serait abolie. Ce mythe il fait beaucoup de mal, parce qu’il invibilise le fait que l’État à trouvé d’autres manières de mettre à mort les gentes sans devoir en assumer la responsabilité de dire : "on a décidé de mettre à mort telle personne". Iels mettent à mort de manière structurelle en permanence et iels font des politiques qui produisent de plus en plus morts, et c’est très ciblé, c’est ce qu’on appelle en science sociale "la nécropolitique". C’est la biopolitique de Foucault appliquée à la mort, le droit de gérer qui meurt et qui est en bonne santé. Et qui meurt notamment sous les balles de la police, et dans les prisons, et aux frontières. Quelle mort émeut la nation, quelle mort désire la nation, quelle mort passe inaperçue. C’est ça la nécropolitique. Pour moi c’est vraiment des gens qui planent dans leur petits milieux un peu bourgeois, qui se croient humanistes alors qu’iels sont en train de participer à ce truc là. Moi ça me dégoûte un peu. Voilà, j’aurais hâte de venir vomir dans leur exposition.


Vous avez un message à faire passer ?

T : S’informer, essayer de regarder qu’est-ce-qui s’est passé vraiment dans les prisons, qui est-ce qui en meurt, qui est-ce qui se trouve dedans, essayer de comprendre combien c’est un non sujet.
Quel est le sens qu’on donne à la prison ? Est-ce que vraiment elle sert ? L’objectif derrière la prison c’est soi-disant de permettre aux personnes de se réinsérer dans la société et de pas reproduire les mêmes erreurs : c’est pas de cette manière là qu’on va y arriver. Il faut se rendre compte que la prison c’est un endroit ou on reproduit toutes les chaines de dominations : transphobie, sexisme, racisme, validisme, psychophobie et j’en passe.
Je veux faire aussi un gros big up à l’Envolée qui est la radio dont on parlait tout à l’heure, qui sont vachement renseigné·es, ça fait 20 ans qu’iels bossent là dessus. Regarder les luttes, qu’est ce qu’il se passe. Monter des collectifs là où on peut, regarder là où les prisons vont se créer. C’est hyper important. Ces personnes là ont besoin de soutien à l’extérieur et elles ont besoin qu’on les entendent surtout. C’est des personnes qui s’organisent, il y a des luttes qui se font en prison. Yo parlait de mutinuerie, les gentes s’entraident, se soutiennent, s’organisent surtout. C’est très important de relayer leur parole. Il y a des luttes qui se font, on a juste à être leur porte voix.

Y : Le CRAC il existe pour être un outil pour donner la parole et soutenir les personnes concernées, ou qui se sentent concernées, qui s’intéressent à la question de l’enfermement. Du coup c’est un outil qui est utilisable par tout le monde dans le sens où nous, on a essayé de le faire vivre pendant deux ans, et on en a fait des choses, et il peut y avoir de nouvelles personnes qui peuvent nous rejoindre, et se le réapproprier pour faire d’autres choses.
En fait le but c’est que ça soit un outil, que si ya des personnes qui veulent, qui ont des choses à dire par rapport à la prison, qui sont concernées par la prison, vous êtes tout à fait les bienvenu·es et vous pouvez utiliser le CRAC comme bon vous souhaite, on sera là pour soutenir au maximum ce que vous souhaitez faire et relayer votre parole ou quoi que ce soit.
En fait on est trop gentil·les ! C’est un peu plombant, donc ça peut faire un truc en mode "bouh la prison anticarcéralisme" et tout, c’est un truc bre-ssom, etc. Et ouais c’est un peu dur, quand on se confronte à des vécus et des réalités qui sont difficiles, mais en même temps c’est nécessaire, et en vrai on des trop des choupis.


Pour lire tous les articles du CRAC : expansive.info/CRAC

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