Journée d’action le 17 janvier, grève massive le 24 janvier
Communiqué de l’intersyndicale du second degré et des organisations lycéennes
Les organisations syndicales des personnels et des lycéens font l’analyse que les réformes des lycées généraux et technologiques, de la voie professionnelle et du baccalauréat vont accroître les inégalités et la sélection entre élèves et établissements. Des remontées des académies, il se dégage une cartographie profondément inégalitaire de l’offre de formation. On peut ainsi évoquer de multiples situations où l’accès aux enseignements se restreint fortement. La liberté de choix laissée aux élèves et aux familles tant vantée par le ministre n’est qu’un leurre et fait courir le risque d’enfermer certains jeunes dans des impasses. Les choix de parcours sont étroitement corrélés aux choix que les élèves devront faire dans Parcoursup.
Dans l’enseignement professionnel, la réduction des horaires d’enseignement des disciplines générales pénalisera les élèves et compromettra leurs poursuites d’études. Les secondes organisées en familles de métiers impliqueront une dé-professionnalisation des filières professionnelles. Dans l’enseignement agricole ces réformes vont jusqu’à remettre en cause la présence d’une voie générale.
Le baccalauréat, tel que le ministre l’a imposé aux élèves et aux personnels, par l’importance qu’il donne au contrôle local via le contrôle continu, va se transformer en diplôme local.
Jean-Michel Blanquer prétend que ces mesures feraient accord dans la communauté éducative. Or, les mobilisations des personnels et des élèves qui ont eu lieu en fin d’année se poursuivent, des mouvements tels que celui des stylos rouges se développent, sans aucune réponse du ministre. Pire, le gouvernement et le ministre accentuent même un discours uniquement sécuritaire et cherchent même à museler la contestation ; ainsi, une collègue a été convoquée pour avoir critiqué la politique gouvernementale, et l’article 1 du projet de loi dite sur l’école de la confiance vise à accentuer les moyens de pression sur les personnels en attaquant leur liberté d’expression. Les organisations lycéennes n’ont toujours pas été reçues par le Ministre.
Ces réformes se placent dans un contexte de préparation de rentrée marqué par l’amplification des suppressions de postes dans le second degré alors qu’il accueillera davantage d’élèves à la rentrée 2019. Les conditions de travail des élèves et des personnels vont continuer de se détériorer. L’augmentation importante des heures supplémentaires censée pallier les 2 450 suppressions d’emplois dans le second degré ( 50 dans l’enseignement agricole) ne fera qu’alourdir la charge de travail des personnels et laissera des établissements en difficulté. Pour contraindre les personnels à effectuer ces heures supplémentaires, le ministre entend même modifier les textes statutaires en portant à 2 le nombre d’heures supplémentaires obligatoires. Dans les collèges, les effectifs dans les classes vont continuer d’augmenter. Dans les lycées, la conjugaison de la mise en place de la réforme des lycées et des suppressions de postes conduira à une « optimisation » des moyens par une augmentation du nombre de classes à plus de 35 élèves. Dans la voie professionnelle, la réduction de l’équivalent de 9 à 11 semaines de cours sur le cursus Bac pro et de 2 à 6 semaines pour les CAP permettra aussi au ministre de supprimer des postes.
Les organisations lycéennes UNL et FIDL et syndicales CGT Éduc’action – SNES, SNEP, SNUEP, SNETAP de la FSU - Sud Éducation – SNCL FAEN – CGT AGRI, SIES dans la poursuite des actions déjà menées et en convergence avec les actions menées dans l’enseignement supérieur, entendent amplifier ensemble la mobilisation.
Elles appellent les personnels à un processus de mobilisation passant par des actions diversifiées (organisation de rencontres avec les parents et élèves, motions en CA, interpellations des élus etc.).
Dans ce cadre, elles appellent lycéens et personnels à une journée nationale d’actions le 17janvier, afin de construire une grève massive le 24 janvier pour :
- le retrait de la réforme des lycées, du baccalauréat et de Parcoursup,
- l’abandon du projet de service national universel
- l’arrêt des suppressions de postes
- l’augmentation des salaires
- le respect de la liberté d’expression et de manifestation.
Elles invitent les assemblées générales à débattre des suites de l’action.
Elles proposeront cette grève à l’ensemble des organisations syndicales.
Tract diffusé à Brequigny
Cette année, dans la continuité de la réforme sélective qu’est ParcourSup, le gouvernement renforce son tri social.
Il y a d’une part les réformes du bac et des filieres S, L et ES :
* Suppression des filières
* Mise en concurrence des lycéens.nes
* Hiérarchisation des lycées selon la classe sociale des élèves
* Contrôle continu déterminant la valeur de votre bac en fonction de la valeur de votre lycée
* Imposition dès 15 ans des choix de parcours.
A terme, avec ces réformes c’est la fin de l’accès aux études supérieures pour les classes populaires.
Il y a d’autre part les réformes des filières professionnelles et technologiques :
* Suppression de 60 pourcent des enseignements généraux entrainant une perte de la valeur du diplome.
* Transformation du statut de lycéen en celui de salarié
* Précarisation du lycéen.ne une fois qu’il se retrouve sur le marché du travail
Dans le meme esprit que la loi Travail on ajuste la formation aux besoins du marché, au détriment de l’intérêt pour un metier ou de la qualification du travailleur avec, bien sur, une exploitation inclue.
Parrallèlement, le Service National Universel sera appliqué a l’égard des jeunes a partir de 16 ans :
*Hypocrisie du gouvernement par rapport aux coûts budgétaires du projet (2,7 milliards) face au manque de moyen de l’Éducation Nationale.
*Obligation de participer.
*Engagement volontaire d’exploitation qui se fera concrètement dans les nombreux secteurs en crise.
Ainsi le gouvernement embrigadera la jeunesse sous prétexte d’une implication citoyenne.
Toutes ces réformes s’inscrivent dans la dynamique de précarisation et de sélection du gouvernement Macron. C’est pour cela qu’aujourd’hui nous lycéens.nes bloquons le lycée general, techno et pro de Brequigny ; afin de contester ces lois qui nous prennent a la gorge.
Nous lycéens.nes appelons a une Assemblée Générale de Lutte.
Les lycéens.nes de Rennes mobilisés.
L’appel de l’UNL
Contre les politiques jeunesses discriminantes et precarisantes reprenons la rue le 30 novembre
La politique ultra-libérale portée par le Président de la République E. Macron, au mépris des citoyen⋅ne⋅ns, n’a fait que les précariser davantage. Casse des droits des travailleu·se·r·s, hausse de la CSG, mise en concurrence des ambulanciers. L’augmentation des taxes carburant est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le gouvernement entend faire payer plus à celles et ceux qui, faute d’accès aux transports en commun, sont contraint.e.s d’user de leur voiture pour se rendre au travail, à l’école, accomplir les tâches du quotidiens. Il aurait ainsi été plus pertinent, au nom de l’écologie, de développer les transports en commun, et de ne pas mener une réforme SNCF mettant à mal notre réseau ferroviaire.
Finalement, la colère générale qui émane est légitime à prendre la rue et à se faire entendre. Les lycéen⋅ne⋅s tiennent à rappeler que la jeunesse aussi est en colère, car depuis un an et demi elle est attaquée, bafouée, oubliée, humiliée, une simple variable d’ajustement pour le gouvernement. La sélection à l’université a laissé des milliers de lycéen·ne·s sans université au début de l’année scolaire. La réforme du baccalauréat et du lycée impose un lycée à la carte mais accroît les inégalités. La réforme de la voie professionnelle offre de la main-d’oeuvre gratuite et docile au patronat. Depuis le début du quinquennat, nous avons réclamé un investissement dans l’éducation. En guise de réponse nous avons perdu 2650 postes d’enseignant⋅e⋅s dans le secondaire. Pourtant, le Gouvernement est en capacité de débloquer 3 milliards d’euros dans un Service National Universel (SNU) rejeté par l’ensemble des organisations de jeunesse françaises. Nous remettons sérieusement en question la cohérence du Gouvernement
Notre droit à l’accès à l’éducation est attaqué ; notre droit à l’avenir est remis en doute, notre liberté de choix est entravée. A travers ces réformes lycéennes, le gouvernement ne fait qu’accroître la reproduction des inégalités sociales, et appauvrir les lycéen⋅ne⋅s.
Puisque notre avenir se joue maintenant, que nous ne voulons plus le voir se détruire par des politiques hors sol, nous appelons à nous mobiliser. Nous ne voulons plus être les ignoré·e·s de ce quinquennat. Nous exigeons que le Gouvernement respecte et suive l’avis des jeunes dans leur réforme. Notre système éducatif est à améliorer, mais cela doit se faire au travers de politiques adaptées, qui doivent passer en amont par :
- L’abrogation de la loi ORE, de la sélection à l’entrée de l’université,
- La suppression de la réforme du baccalauréat et du lycée,
- La suppression de la réforme des lycées professionnelles
- L’annulation du projet du SNU,
- Un budget à hauteur des moyens afin de créer les infrastructures nécessaires à l’accueil de tou·te·s les lycéen·ne·s, mais aussi de postes d’enseignant·e·s, d’AED, de CPE ect
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