La grève mondiale pour le climat du 15 mars a réuni sur Rennes presque 10 000 personnes et des centaines de milliers dans le monde. Depuis, malgré les mobilisations hebdomadaires et quelles que soit les revendications adressées aux autorités, nous n’avons eu le droit qu’à des discours creux du gouvernement et de la répression policière. Le président et les différents ministres ne cessent de différer toute décision et mesure significative qui permettrait d’interdire l’usage des pesticides, de limiter les émissions de gaz à effet de serre, d’optimiser la consommation énergétique des bâtiments. Macron nous fait clairement tourner en rond avec ces « conseils » et « commissions » pour l’environnement comme il l’a fait avec les gilets jaunes en organisant le « grand débat ».
Ce mouvement des gilets jaunes nous a montré le caractère inepte d’une écologie punitive et gouvernementale profondément culpabilisatrice à l’égard de ceux et celles qui ne peuvent pas se payer une nourriture de qualité « bio » forcément plus chère, consommer des « énergies renouvelables » aux tarifs plus élevés, se racheter une voiture soi-disant moins « polluante » etc. Une écologie qui nous signifie que ce sont les pauvres le problème, que c’est à eux de payer et de réduire leur impact environnemental alors même que ce sont les premiers dont les conditions de vie se dégradent à cause des pollutions. Une écologie qui ne serait finalement qu’une affaire de porte-feuille et de cartes de crédit.
Notre écologie vise à une transformation radicale de notre rapport au vivant et à la construction d’une nouvelle manière d’habiter le monde sans le ravager ni l’exploiter pour le profit d’une minorité.
Ce qui est en jeu aujourd’hui c’est notre manière de produire et d’échanger des richesses. C’est aussi et surtout une certaine idée du bonheur où la consommation marchande s’est substituée au sentiment d’appartenance à une même communauté de sens, de partage, de solidarité. Il nous revient de renouer les liens avec le monde naturel que le développement industriel et capitaliste a brisé. Il nous revient d’en finir avec l’atomisation générale de la société.
La situation actuelle est grave. L’absence de réponse gouvernementale à nos revendications et la mobilisation permanente de dizaines de milliers de force de l’ordre qui nous brutalise, nous blesse et nous mutile, appellent à une véritable révolution sur le plan politique, sociale et écologique qu’il nous faut construire. Il s’agit maintenant de s’organiser partout où nous sommes pour faire exister des alternatives, dans nos lycées, dans nos facs, dans nos quartiers, dans nos villages. Il s’agit aussi de multiplier les initiatives et les actions qui visent à créer un véritable rapport de force vis-à-vis des autorités de ce pays.
Nous ne nous adressons pas seulement à la jeunesse, pour la bonne raison que si elle est la première concernée par les effets du réchauffement climatique qui compromet tout avenir décent sur terre, elle ne peut changer à elle seule la situation.
Nous appelons donc les parents, les précaires, les gilets jaunes, les syndicalistes et toutes celles et ceux qui aspirent à un monde meilleur à se retrouver le 24 mai dans la rue pour une grève mondiale créative et massive.
Une journée de mobilisation et d’action avec les paysans sera organisée à Pacé le samedi 25 mai contre le projet de centre commercial « Open Sky » porté par Blot immobilier. Ici pour plus d’information sur ce projet d’Open Sky
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