Deuxième volet de la Suite non épique.
1)
rue déserte
où l’herbe repousserait
volontiers
la nuit ou l’après-midi
le bruit s’y est fait murmure
derrière les fenêtres
l’angoisse de ne plus tenir
la vie par la main
l’angoisse de ne plus appartenir
et aussi d’appartenir
sans savoir à quoi
à ce monde désert
où la source s’habituerait
à notre espèce
* * * *
2)
suis-je un monstre ?
personne ne me manque
la solitude, l’éloignement
c’est la concentration suprême
l’attention indéfinie
enfin je me tourne vers celui
qui piétinait le seuil
de mes attentes
je le prends dans une main
c’est l’univers
* * * *
3)
la non-dualité (advaita)
la non coupure corps/esprit
mais aussi la non coupure dedans/dehors
enfermé dedans je suis
tourné vers le dehors
et d’être toujours dehors j’appelle
un abri où poser ma conscience qui
touche les bords partout
à la fois
si je veux bien de mon délire d’être
l’enfance d’un monde
en intérieur illimité
* * * *
4)
revenir dans le bruit
après cette vacance cotonneuse
revenir dans le monde
après cette idéale réclusion
revenir aux chiffres
après ce retour à la peau
enterrer les morts
après cet effacement fortuit
enterrer une raison d’être
pour la remplacer par une autre
enterrer ces fausses liaisons
pour une pensée qui s’accorde
&
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