Quatre mois de manifestations quotidiennes, de cortèges de tête, de nuits de discussions, de blocages, de grèves face à quatre mois d’interdictions de manifester, de violences policières, de 49.3, le tout sous état d’urgence.
On peut dire après ce printemps de lutte que seul l’été aura eu raison de la belle énergie qui a mis contre la loi travail des centaines de milliers de personnes dans les rues.
Et on peut ajouter sans crainte de se tromper que tous les yeux sont dès à présent braqués sur la rentrée sociale.
Dans sa course autodestructrice, le parti au pouvoir avait trouvé bon de lancer sa campagne électorale du 26 au 28 août prochains dans un centre-ville de Nantes encore marqué par ces derniers mois de manifestations. Nous nous sommes retrouvés il y a quelques semaines, étudiant·e·s, chômeur·euse·s, syndicalistes, salarié·e·s, lycéen·ne·s, occupant·e·s de la zad, pour organiser face à cette provocation un contre-événement. Très vite nous avons constaté que cet appel promettait de faire converger sur Nantes toutes celles et tous ceux, nombreux.euses, qui attendent dès le mois de septembre une reprise des hostilités. Et il n’aura pas fallu attendre plus de deux semaines pour que le Parti socialiste, qui a fini de consumer tout l’espoir de la gauche, annule son université d’été.
Première victoire qui en appelle d’autres. Nantes qui devait être la vitrine de la Belle Alliance Populaire sera le point de ralliement de l’automne 2016. Nous maintenons donc sans réserve l’appel à converger à Nantes les 27 et 28 août prochains pour une université des luttes qui marquera la rentrée de septembre.
Les exemples ne manquent plus pour comprendre que lutter contre une loi, contre un projet d’aménagement, contre une guerre, c’est lutter contre l’exercice même de gouverner. De loi travail en état d’urgence, d’assurance chômage en projets Tafta, d’aéroport en bombardement au Moyen Orient, de rafles contre les migrant·e·s en expulsions de camps de roms, gouverner aujourd’hui relève invariablement du même geste : produire les conditions d’un état d’exception pour justifier le rôle d’un gouvernement et de ses mesures liberticides.
Mais partout se dresse une force aux contours multiples qui ne veut plus subir cet état de fait.
Ceux qui en 2010 appelaient à finir le mouvement des retraites dans les urnes sont les mêmes qui aujourd’hui luttent contre le gouvernement Hollande. Ils ont vu s’envoler l’espoir contenu dans l’alternance politique et le retour au pouvoir de la gauche.
Si la loi travail est passée au forceps au parlement, il va falloir arracher son abrogation en septembre. Mais déjà on peut sentir que ce mouvement aura produit plus de dégâts dans les couloirs de la politique classique que ses prédécesseurs. L’annulation de l’université d’été du PS en atteste suffisamment.
Nous entendons, les 27 et 28 août prochains, fêter comme il se doit l’annulation programmée du Parti socialiste. Un banquet sur la place publique et une marche funèbre pour enterrer le PS accompagneront les festivités et seront précédés d’une série de rencontres où partager les expériences de ces derniers mois et envisager les prochaines échéances.
Les conditions d’accueil et le programme précis de ces deux journées de rentrée seront prochainement rendus publics.
Pour le reste nous appelons dès maintenant à ce que des collectifs se créent pour empêcher la tenue de toutes les universités d’été décentralisées du PS. Aussi si vous avez réservé votre weekend fin août à Nantes, venez nombreux.euses pour que la rentrée soit le cauchemar de ceux qui veulent démarrer la grande mascarade présidentielle.
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