Le Symbole de Noël est-il seulement celui de couper un arbre pour le mettre deux semaines dans le salon et le jeter après ?
Les modèles. Les jeux d’incitation inscrits dans l’ambiance globale de Noël rappellent à tous.tes les modèles qui font un.e bon.ne citoyen.ne.
- Sans argent ? Tu es une personne indigne pour ne pas offrir de cadeau !
- Sans foyers ? La "base" c’est d’avoir un sapin, une cheminée, une table garnie !
- Sans enfants ? C’est pour quand, regarde comme ils sont mignons (et naïfs), il faut être monstrueuxe pour que ça ne te donne pas envie !
- Sans famille ? Mais noël, c’est une fête familiale !
- Sans genre normé à son-ses sexes ? Ah si, les dinettes c’est pour les filles, les châteaux-forts pour les garçons, voyons !
- Sans carné ? Oh tu prendras bien du foie-gras tout droit issu des pires souffrances animales, ou de la dinde (t’exagères quand-même, celle-ci est du fermier du coin), et puis du saumon fumé transgénique !
- Sans envie-de-partager-ce-mensonge ? Quel rabat-joie tu fais, jamais content.e, il faut quand-même se rendre compte de la chance qu’on a tant qu’on peut le faire au crédit de celleux qui n’en n’ont pas. Et puis ne pas fêter Noel est une incivilité. Bref.
Le mensonge collectif. L’existence du père noël donne déjà la couleur (ah non pardon, c’est Coca Cola*). Le mensonge généralisé et socialement admis du père noël peut être rapproché en cela avec le mensonge publicitaire et l’obsolescence programmée. Nous savons, mais tout le monde fait avec et son omniprésence repousse la possibilité de critique et de prise de recul.
(*Coca Cola popularise le Père Noël sur ses publicités en 1931 en le vêtant de ses couleurs rouge et blanc)
Le secret. Ce qu’il y a sous les décorations des vitrines, les lumières, et le papier cadeau ne divulgue pas ce que cache l’objet comme provenance, temps de fabrication, coût physique et psychique, impacts environnementaux et humains. Ni l’échelle systémique, global et destructrice de ces impacts, l’entretien de la précarité sur des continents entiers par exemple. La magie du "présent" - on dit bien un présent n’est-ce pas ? - évince son histoire et ses effets.
Le mythe du Dieu Créateur et la confiscation de nos propres pouvoirs de "création". Le mythe industriel qui répond aux besoins, donne accès au progrès, aux loisirs, nous donne même du "pouvoir d’achat". Génial, on nous propose à tout va de dé-penser.
De quels pouvoirs nous parlent-on ? Et alors de quelle autonomie disposons-nous ? Cette magie de Noël : subterfuge ? Ou bien l’occasion de vivre et partager un moment ensemble ? comment et avec qui ? Est-ce l’occasion de se réapproprier nos pouvoirs ? Est-ce l’occasion de se questionner sur ces mythes ? Ou juste sur nos habitudes ?
Alors, "Je n’ai pas le temps", "Je ne sais pas faire", "Je n’ai pas l’argent", "Ce n’est pas pour moi"... Le Marché de Lëon, c’est l’occasion de reprendre ces pouvoirs, de partager les tiens avec ceux des autres, et en plus de faire la fête. C’est 3 jours de marché d’échanges de savoir-faire, d’ateliers autonomisants, de soirées festives (spectacles et concerts), le tout à prix libre et conscient.
Alors, ça (t’)emballe ?
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