Ce 1er juillet nous organisions le festival Bretagne ouverte et solidaire pour faire exister dans l’espace public, dans une ambiance familiale et festive, les valeurs d’ouverture et de solidarité que nous défendons tout en alertant sur la fascisation accélérée de la société. En début d’après-midi, une conférence regroupait l’historienne Ludivine Bantigny, des membres de VISA (Vigilance et Initiative Syndicale Antifasciste) et du CVA22 (Collectif de Vigilance Antifasciste). L’affluence à la conférence a dépassé nos attentes. Environ 150 personnes étaient réunies pour participer aux débats. Les échanges se sont poursuivis autour des nombreuses tables de presse présentes dans le village. Les prises de paroles et les concerts se sont succédés sur la scène.
Plusieurs fois, les néonazis ont tentés de mettre à mal le festival. Lors de notre arrivée sur place le matin nous avons découvert des tags racistes et fascistes (les photos sont sur le fbook du CVA22) : Croix celtiques (symbole d’extrême droite violente tels que le GUD) ; "NEGROS DEHORS", insultes envers les antifascistes ; « 1488 » qui est un signe de ralliement négrophobe pour les nazis et suprémacistes américains et également inscrit sur les locaux de l’UL CGT Rostrenen lors de la dégradation de leurs locaux dernièrement. Nous les avons rapidement effacés comme pendant la Pride.
À plusieurs reprises pendant l’après-midi nous les avons observés en train de roder autour du site du festival. Nos inquiétudes ont été confirmées par la suite. En effet, vers 19h, une grosse vingtaine d’hommes cagoulés et armés de matraques télescopiques, gazeuses, poings américains et feux à main ont déboulé au niveau de la Rue Lamennais. Ils ont commencé à rentrer dans le site, les camarades sur place ont évité le contact au maximum. Les nervis ont commencé à attaquer le stand de restauration. À leur violence et à leur haine, nous avons opposé la force du nombre. Les spectateur.ices et organisateur.ices du festival ont fait front et les ont repoussés en direction de l’église Saint Michel. Sous la pression, ils ont finalement abandonné leurs armes avant de se réfugier derrière les forces de l’ordre. Ces derniers ont alors gazé les camarades qui repoussaient les néo-nazis. Huit personnes parmi les spectateur.ices ont été soigné-e-s par les organisateur.ices et un.e emmené.e par les pompiers, fracture ouverte du nez.
Parmi les néo-nazis venus de différentes villes de la région, Seuls deux ont été arrêtés par la police qui a laissé repartir tous les autres qui ont continué à tourner autour du site du festival. Les deux personnes arrêtées ont été relâchées dès le lendemain. Il s’agit pourtant d’une attaque armée et manifestement organisée sur un festival comptant des familles et à proximité immédiate d’une aire de jeux pour enfants et d’un skatepark. De plus, la scène a été filmée de A à Z par des agents en civil issus de plusieurs services de renseignement et deux caméras fixes sont présentes sur le site du festival. L’indulgence apparente, dont les néo-nazis ont jusqu’ici bénéficié de la part des flics et de la justice est à mettre en parallèle avec la répression et la justice expéditive que subissent la jeunesse racisée des quartiers populaires ainsi que les mouvements sociaux et environnementaux.
Cette complaisance vis-à-vis des néo-nazis a également été observée à Angers, Lyon, Chambéry ou encore Lorient où ces derniers jours, des groupes néo-nazis ont attaqué des personnes racisées sans être inquiétés. Cela ne nous étonne malheureusement pas. Ces attaques autant que le laisser-faire dont bénéficient les assaillants nous confortent dans l’importance de notre combat contre l’extrême-droite et la fascisation de la société. Cette attaque du festival n’est que la suite d’une violence qui monte crescendo en Bretagne : menaces de mort contre des élu.es à Callac, tags et dégradations sur les Prides de Bretagne et sur les locaux de la CGT à Guingamp et Rostrenen, tentative de moletages qu’a subi un camarade rentrant d’un rassemblement à Guingamp, etc.
Après que les néo-nazis se soient enfuis et réfugiés derrière les flics, le festival a repris son cours et nous avons dansé contre le fascisme et pour la justice sociale et environnementale, l’ouverture et la solidarité. Ensemble, mettons un STOP à la montée de la Haine de l’extrême droite en Bretagne et ailleurs. Ils nous trouveront toujours sur leur chemin, quels que soient les moyens : Festival, discussion, projection, collage ou manifestations.
Siamo tutti antifascisti !
BZH A ENEP FASKOUR, ENEP KAPITALOUR DIGOR HA
KENGRED !
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