Après les deux vagues d’expulsion du début d’année, le bocage cherche à renforcer son implantation territoriale, à consolider les liens tissés avec une multitude de voisin·e·s mais aussi collectifs et individu·e·s d’un peu partout.
Différentes scènes viendront illustrer ces formidables moments de rencontres. Il en est ainsi de ce retraité qui à peine sorti de sa voiture à la Rolandière s’avance vers le Zadibao version papier sorti pour le week-end. Et de demander tout enjoué où verser quelques sous « parce qu’il faut bien vous soutenir, sans vous, on était sur l’asphalte là ». Ou encore cette cantine collective de la région de Questembert qui sert en continu des repas d’une qualité à faire pâlir les télécrochets sur la cuisine !
Dès 10h, ce sont plus de 400 personnes qui suivent un occupant du groupe forêt et des camilles des sentiers à travers la zone pour une balade commentée. Les explications fournies sont difficilement entendues par tou·te·s mais la foule ne semble pas en tenir rigueur. Lessivé mais satisfait de l’affluence, cet occupant peut ensuite se tourner vers la préparation du chantier d’octobre du Hangar de l’Avenir. Un mois de formation-charpente ouvert le plus largement possible. En attendant d’autres chantiers à venir comme celui d’une future maison forestière ou d’une salle d’escalade ?
Simultanément, des jeunes de la Conf’ se retrouvent pour parler de problématiques agricoles sur la dalle du Liminbout. Une discussion riche et remplie à même de préparer les mobilisations à venir pour défendre les terres (cf compte rendu de la première journée)..
Pendant que de jeunes paysan·e·s refléchissent ensemble, Bellevue n’en finit plus d’aiguiller les visiteur·ices du jour vers les différentes activités du bocage proposées dans la journée. Les mêmes cantines que la veille nourrisent allégrement cette foule et les 4000 portions de frites préparées pour ce dimanche s’écoulent paisiblement. Du côté ouest de la ferme, un apprenti peintre s’affaire à finir une fresque géante sur le hangar agricole. Y figurera à la fin de la journée un de ces magnifiques levers de soleil que l’on peut apercevoir dans la zone. Dos à lui, une immense dalle figure ce que sera le futur batiment du Grand Troupeau Communal. Ici seront localisés la soixantaine de têtes du troupeau d’ici l’année prochaine. Encore un de ces chantiers ambitieux qui sont actuellement lancés par les occupant·e·s !
À la Wardine se prépare un curry à même de nourrir les participant·e·s à la discussion sur le nucléaire qui doit se tenir à 14H. C’est la future inauguration de l’EPR de Flammanville qui occupe l’assistance. Une ambiance éloignée de celle "bistrot du village" qui a cours au même moment à l’auberge des Q de plomb !
Un peu plus loin, des passant·e·s admirent la nouvelle structure du lieu de formation et d’accueil initiée par des habitant·e·s d’ici et des comités basques. Sur les murs s’affichent d’autres photographies de l’exposition présentée pour le weekend. Des photographes venus des quatre coins de l’Europe et qui ont su capter quelques moments vécus dans le bocage durant ces dernières années.
L’après-midi permet aux plus fidèles des ambiances "un dimanche en famille" de déguster une bière en jouant au palet breton devant la maison des Fosses Noires. Pendant ce temps, les habitant·e·s font visiter les lieux alors qu’à quelques mètres de là, des groupes découvrent les cultures du champs collectif des Rouges et Noires.
La journée se termine autour de deux évènements. À l’Ambazada, quelques dizaines de personnes assistent à la projection du film Être forêt. Au même moment aux Cents Noms, des dizaines d’autres se mèlent aux occupant·e·s pour une soirée cirque ponctuée de reprises endiablées à l’accordéon de tubes des dernières décennies ou de tours de magie plus bluffants qu’une séance de négociation à la préfecture. D’autes s’empiffrent des galettes préparées par le groupe la galettière. Et pendant que le soleil se décide à arroser le bocage de ces dernières lueurs rougeatres, déjà s’entrevoit ici un avenir fait d’expérimentations, de luttes et de moments de joie.
Tout commence, rien n’est encore advenu !
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info