Le choc de la brutale répression policière et judiciaire qui s’est abattue à Rennes au printemps, alors que nous combattions « la loi travail et son monde », nous ont conduits à créer un collectif pour dénoncer et combattre la politique – désormais systématique – mise en œuvre par l’État pour faire taire les résistances.
Des nouvelles lois antiterroristes à l’instauration de l’état d’urgence, l’attirail répressif, pénal et administratif, s’est enrichi, élargi. Contre les syndicalistes en lutte, contre les soutiens aux sans-papiers et aux migrant.e.s, contre les zadistes de Sivens ou de Notre-Dame-des-Landes, contre les militant.e.s de la cause palestinienne, contre les manifestant.e.s de la loi travail, contre les victimes des violences policières, comme la famille Traoré, qui refuse de courber l’échine face à la brutalité l’État et ne cesse de crier justice.
Toujours plus violente, toujours plus coercitive – les interdictions de manifester et les assignations à résidence pleuvent et incarnent une nouvelle facette du maintien de l’ordre –, la mécanique répressive que l’état d’urgence a débridée prend peu à peu racine dans le quotidien. Sous couvert de lutter contre le terrorisme, l’état d’urgence permet surtout au pouvoir de frapper quiconque lui serait un peu trop encombrant (comme l’a lui-même avoué le président Hollande).
Au-delà de la dénonciation, nous voulons analyser l’évolution de ces dispositifs de répression et combattre leur banalisation, discrète mais efficace. Comprendre pour se défendre.
Jeudi 2 février 2017
À la Maison de la Grève, hébergée au 37 rue Legraverend (métro Anatole-France)
19h – Cantine de soutien organisée par le comité ZAD.
20h – Projection du documentaire « Fajara : Calais sur les chemins de l’espoir, suivi d’une discussion »
Avec Isabelle Grenet, réalisatrice de « Fajara » et des militants No border.
« Fajara » est un documentaire tourné dans la « jungle » de Calais par Isabelle Grenet, pendant neuf mois, de l’automne 2015 au printemps 2016. Il retrace la vie des exilé.e.s sur ce territoire et recueille leurs témoignages. Il aborde également l’action des associations humanitaires, des bénévoles, mais aussi les violences policières subies par les migrants. Les habitant.e.s de la jungle ont subi plusieurs expulsions de leurs lieux de vies, ce que la réalisatrice Isabelle Grenet a saisi lors de son séjour là-bas.
« Fajara » est aussi porteur d’espoir pour tous ceux et toutes celles qui tentent de passer la frontière pour aller en Angleterre. Nous verrons que certains y arrivent et que des familles se retrouvent.
Plus d’informations sur le film sur www.fajara.fr
Vendredi 3 février 2017
à la Maison de la Grève, hébergée au 37 rue Legraverend (métro Anatole-France)
16h30 : Atelier sécurité numérique et sur internet
Quelles sont les différents types d’interceptions des communications sur internet ? Les menaces qui pèsent sur la vie privée et la façon de s’en protéger. Venez avec une clé USB si vous voulez qu’on vous transmette de la documentation.
à Carrefour 18, 7 rue d’Espagne (métro : Henri-Fréville)
18h-20h – Table ronde sur la militarisation du maintien de l’ordre.
Avec Amal Bentounsi, du collectif Urgence notre police assassine et sœur d’Amine Bentounsi, tué par la police en 2012 ; Pierre Douillard-Lefevre, blessé par un tir de flashball en 2007 et la présence du collectif Justice et vérité pour Babacar Gueye, abattu par BAC en 2015.
Nous vous proposons, lors de cette table ronde, d’analyser la séquence politique d’évolution du maintien de l’ordre, dans laquelle nous nous trouvons. Il s’agira de mettre en lumière comment cette politique est l’accomplissement de vingt années de surenchère sécuritaire et d’expérimentation d’un nouvel arsenal policière, dans les quartiers périphériques des métropoles et aux frontières de l’Europe.
20h-21h – Repas / Cantine de soutien à l’événement
21h-22h30 – Lutter sous état d’urgence
Avec Bernard Schmid (juriste), Raphaël Kempf (avocat) et Aïnoha Pascual (avocate).
Depuis la première promulgation de l’état d’urgence il y a un peu plus d’un an, le pouvoir politique et la législation tendent à ancrer ce régime d’exception dans le temps. Ces mesures viennent alors bouleverser la fiction sur laquelle sont construites les structures juridiques qui fondent les États démocratiques libéraux.
Bernard Schmid, Aïnoha Pascual et Raphaël Kempf dresseront un bilan de la mise en place de l’état d’urgence dans la machine juridique et son évolution, puis il.le.s placeront ces mesures dans une perspective historique. Nous nous questionnerons sur les moyens d’action de la police, l’évolution du jeu entre le pouvoir administratif et le pouvoir judiciaire et comment prendre acte de la pérennisation de l’état d’urgence dans les luttes présentes et à venir.
Samedi 4 février 2017
à Carrefour 18
7 Rue d’Espagne. Rennes – Metro : Henri Fréville
14h-16h – Le syndicalisme dans le collimateur
Avec Xavier Matthieu (ancien délégué syndical CGT de l’usine Continental – sous réserve), Anthony (membre de la section syndicale CNT-Thales) et des syndicalistes de la Poste.
Continental, Air France, Goodyear. Les cas les plus connus de répression syndicale ont en commun de conduire en justice des militants qui ont mis en œuvre des actions radicales pour s’opposer à la toute puissance du patronat. La direction de la Poste, dans le Nord, en région parisienne, et en Ille-et-Vilaine est également coutumière de la chasse aux syndicalistes...
Et l’on voit s’organiser la surveillance menaçante du mouvement syndical, qui dessine, bien avant la loi Travail, les contours de relations sociales au travail, qui excluent la lutte et le conflit pour reposer exclusivement sur un « dialogue social » verrouillé par l’État et les patrons.
16h-16h30 – Goûter
16h30-19h30 – Retour sur le mouvement de la loi travail
Discussion animée par le Collectif contre la criminalisation du mouvement social (CoCoCriM)
Après plus d’un an d’état d’urgence et un mouvement social qui s’est étendu dans la durée, nous voulons disséquer, à partir des différentes discussions de la semaine, ce qui a fait la spécificité de ce mouvement, à Rennes en particulier. Quel échelon répressif a été franchi ? Comment s’est adapté le mouvement aux nouveaux dispositifs ? Comment faire pour que ces outils, voués à nous diviser, nous isoler et nous intimider, ne soient plus opérants ?
19h30-20h30 – Repas / Cantine de soutien à l’événement
20h30-minuit – Concert
Tasty Granny // Channel +
et invités
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