Tout au long de la semaine dans de nombreux CAO, des mouvements de protestations ont eu lieu (grève de la faim, révoltes, boycott des activités proposées par les gestionnaires…). Ces “incidents” n’ont pas vocation à sortir des centres, la “prise en charge”* et la “mise à l’abri”* des éxilé·e·s de Calais ne pourraient être entachées de quelconque insatisfaction de la part des personnes “bénéficiaires”*.
Aucune info sur ces mouvements et sur la portée politique des revendications des personnes expulsées de Calais ne semble devoir se faire entendre, elles ne sont relayées par aucuns médias nationaux et encore moins par les préfectures. Seuls quelques collectifs et associations présentEs dans et autour de ces lieux ont pu relayer ce que certaines d’entre elles qualifient de “manifestation d’un malaise”, et que d’autres qualifient plutôt de mouvement de protestation ou de révoltes.
On note d’ailleurs que la capacité des exilé·e·s à exprimer leurs colères varie selon la postures des associations et collectifs en lien avec elleux.
Certaines soutiennent les exilé·e·s en leur facilitant l’accès à des moyens de diffusion et d’expression de leur revendications notamment au CAO de Rennes où les exilés ont entamé une grève de la faim et écrit un communiqué pour protester contre le retournement de veste des préfectures concernant les personnes dublinées, qui selon les déclarations officelles avant l’expulsion du bidonville auraient du être assurées de ne pas être déportées malgrè la présence d’empreintes dans d’autres pays, promesse évidemment non tenue avec des demandes de réadmission vers l’Italie en cours (https://expansive.info/Communique-des-migrants-du-CAO-de-Rennes-213).
Dans d’autres CAO les associations administrent, se posent en gestionnaire des exilé·e·s en adoptant des postures patriarcales tendant à nier ou minimiser la capacité des protestataires à porter elles mêmes leurs revendications, n’hésitant pas à se positionner en médiatrices/négociatrices avec les autorités, les exilé·e·s n’ayant pas la possibilité de s’exprimer en leurs noms, comme au CAO de Beaucé où certaines ont également refuser de s’alimenter pour des raisons similaires à celles des personnes du CAO de Rennes.
Aujourd’hui c’est au CAO de Laon (Aisne) que la colère des exilées s’est manifestée pour des raisons qui ne sont pas précisées par les soutiens sur place. Une personne suite à ce mouvement de révolte a été placée en garde à vue pour “menaces physiques proférées contre une éducatrice” (http://www.lechatnoir51.fr/2016/11/mouvement-de-protrstation-au-cao-de-laon.html).
Il est difficile de se faire une idée de la multitude de mécontentements et de révoltes au sein des CAO, parfois très isolés et éloignés des réseaux de soutien. Il est cependant évident que celles-ci vont se multiplier dans les jours/semaines à venir compte tenu des promesses non tenues des préfectures et des tentatives de déportations dans le cadre des accords de Dublin et des personnes déboutées menacées d’OQTF présentes en nombre dans les CAO.
*ces mots sont empruntés aux déclaration des officiels. Cynisme oblige…
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