Des nouvelles de la Prévalaye
"Une fois était une agriculture, une nature et une forêt menacées d’artificialisation irréversible. Mais nous construisons, nous cultivons, nous luttons, nous soignons, nous occupons, nous créons et la Prévalaye est belle !
Certains sols y sont cultivés et quelques prairies sont fauchées chaque année. D’autres zones sont privatisées et déjà artificialisées, pour y faire du business de football. En travers sont des routes bitumées bien embouteillées à certaines heures. On trouve aussi des chemins caillouteux-terreux, des arbres en rond ou en haie, des maisons habitées. La rocade périphérique rappelle bruyamment la Rennes voisine.
Les hommes de football sont sous contrat avec Stade-Rennais, possédé par un milliardaire marchand de luxe et mécène rennais connu. Hélas le club de football voudrait davantage d’espace et grignoter des terres avoisinantes. Des voisin·es seraient alors expulsé·es : ce sont les jardinier·ères qui louent et cultivent des jardins familiaux et ouvriers. La ferme voisine Perma G’Rennes se retrouverait toute enclavée et isolée. Stade-Rennais prétend devoir s’étendre pour créer une formation de football féminine. Nous constatons qu’une majorité des travaux projetés sont pourtant dédiés aux hommes, que ces derniers ne partagent pas leurs terrains d’entraînement et que trois autres terrains pourraient déjà être utilisés sans discrimination ni écocide à un kilomètre de là.
Un soir, dans une salle de réunion officielle a lieu une concertation à caractère publique pilotée par un élu, membre du parti d’europe-écologie. L’un des "managers" de Stade-Rennais y présente un projet d’extension qui détruit des terres vivantes et il se justifie en récitant les besoins de croissance d’un club de football.
La pertinence de ce projet écocide est contestée par la salle. Dans le cadre de la consultation, la parole contestataire est "enregistrée", peut-être un·e élu·e y répondra... (un jour lala lala...)
Un samedi d’avril 2021, dans la rue que la préfecture avait interdite, nous artisan·es paysan·es militant·es habitant·es amant·es et artistes crions la vocation nourricière et vivante de ces terres et de ces bois. Le lendemain de notre manifestation, un tournoi de football mixte et populaire a lieu, avec la pluie et malgré l’expulsion d’un premier terrain par des armes policières.
Ce sont les soulèvements de la terre saison 1 : nous ne voulons pas subir les dommages des décisions d’artificialisation qui nous sont imposées. Nous nous rassemblons pour arrêter et quitter un système destructeur de l’air, de la surface et des sols ; destructeur des vies entremêlées de la faune dont nous et de la flore ; destructeur d’acquis sociaux, d’espaces publics et de possibles non-capitalistes ; destructeur d’autonomie en politiques, en identités et en ressources communes.
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