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Prises de notes sur le séminaire "Avec Marx"

Rennes
Anti-capitalisme & Multinationale Syndicalismes - Travail


Le dernier séminaire à la Maison de la Grève “Avec Marx” a fait salle comble. Mais pour tou·te·s celleux qui n’ont pas pu participer à ces 4 soirs, voici une tentative de transmission / résumé de quelques notes.


Marx, comme tout être humain, a évolué au cours de sa vie sur ses analyses et choix politiques. Il a passé la majeure partie de son temps à écrire tout en évitant soigneusement d’être présent dans les moments insurrectionnels, ce qui a vraisemblablement influencé sa manière de penser les espaces révolutionnaires. Alors plutôt que d’avoir une lecture figée et idéologique de ses théories politiques, l’idée de ce séminaire fut plus de comprendre ce qui a fait la force de ses écrits dans le temps qui était le sien.


Pour la féminisation de l’article, c’est à moitié refléchi et à moitié aléatoire. Ayant travaillé que peu sur cette période de l’histoire, il m’est compliqué de capter à quel point les femmes ont pu ou pas être écarté des instances de pouvoirs des organisations révolutionnaires. Mais il est clair que malgré leur invisibilisation dans l’histoire des vaincu·e·s, elles en ont fait partie activement. En tout cas, pour ses écrits Marx aurait piqué quelques théories de Flora Tristan, oubliant souvent le côté féministe de celle-ci : « L’affranchissement des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. L’homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est le prolétaire du prolétaire même » (L’Union ouvrière, 1843).

Si t’as envie de compléter ou de contredire cet article, n’hésite pas (par mail ou complément d’infos).


1er jour

Introduction : entre "l’ère des révolutions" et "l’ére du capital"

Concert de dub olige, Marx passa à la trappe...
Si jamais tu y étais, tu peux envoyer tes notes rédigées par mail pour les rajouter !


2d jour

Marx philosophe de la praxis : de la Ligue des communistes à la Première Internationale

La première moitié du XIXè siècle connait un processus de prolétarisation accéléré (les paysan.nes et les artisan.es connaissent un exode rural pour travailler dans l’industrie) dût à une industrialisation capitaliste en pleine croissance. C’est dans ce contexte que Marx va croiser et côtoyer les "sociétés secrètes" des ouvrier.es parisien.nes (époque où les organisations révolutionnaires n’étaient pas hyper autorisées), sociétés traversées par différentes conceptions politiques révolutionnaires et socialistes dont il va grandement s’inspirer.

L’une des plus connue est la "société des saisons" créée entre autre par Auguste Blanqui. D’inspiration néo-babouviste (expliqué plus bas), celle-ci expulsera petit à petit les étudiant.es et militaires en se rendant compte que leur intérêts "révolutionnaires" divergent et ne sont pas comptatibles avec ceux des ouvrier.es.




Les deux courants révolutionnaires majoritaires de la 1re moitié du XIXè siècle

Le néo-babouvisme (Buonarroti)

Les aspirations de ce mouvement sont particulièrement claires : abolition de la propriété privée, mise en commun des moyens de productions, avénement d’une société égalitaire. En cela, le néo-babouvisme est considéré comme pré-communiste. Au niveau organisationel, ce mouvement considère qu’il faut des gens vertueux qui fassent la révolution. Ainsi pour celui-ci, le renversement du régime et l’instauration d’une dictature révolutionnaire doit passer par l’action conspirative d’un groupe de dirigeants appuyé sur des militant.es "sûr.es".

Le communisme matérialiste

Dans la 1re moitié du XIXè, le terme de communisme désigne un ensemble de tendances radicales, tendances qui n’ont pas d’organisation propres conséquentes mais sont parties intégrantes d’organisations socialistes révolutionnaires.
Si les matérialistes ont les mêmes objectifs que les néo-babouvistes, illes considèrent au contraire que les prolétaires doivent s’organiser par eux/elles-mêmes. Mais ce courant se veut d’abord faire un travail de propagande révolutionnaire dans l’idée de changer les consciences avant les conditions sociales, se détachant ainsi pas mal de l’action directe et de la transformation matérielle.


Au-delà de mouvements politiques, Marx fut aussi inspiré de groupes révolutionnaires s’organisant autour de luttes concrètes :


La ligue des justes

Créé à l’initiative de socialistes allemands en exil, la Ligue des justes est un groupe de socialistes s’organisant sur Paris. Wilhelm Weitling en fut le principal théoricien, théories dont on peut en faire le résumé :

  • Les sociétés modernes de production produisent à l’intérieur d’elles-mêmes ce qui peut la détruire (-> le prolétariat)
  • Il n’y a pas de progrès sans révolution
  • La révolution doit être avant tout sociale (autrement dit ancrée dans la pratique et la transformation des conditions réelles)


Le chartisme (surnommé "Plug plot")

C’est l’un des premiers mouvement ouvrier d’ampleur qui se développa au Royaume-Uni. A son apogée, c’est 500 000 personnes qui seront engagées dans les grèves de masses du mouvement chartiste. Grèves, sabotages, émeutes et pétitions feront partie du mouvement. La pratique de briser les machines et de tirer les bouchons des réservoirs des machines à vapeur lui vaut le surnom de "Plug plot" (complot des bouchons).

La charte du mouvement comporte 6 points :

1) Suffrage universel pour tous les hommes à partir de 21 ans
2) Des circonscriptions justes et égales (pas de bourgs pourris, des sièges pour les villes nouvelles)
3) Vote à bulletin secret
4) Abrogation de l’obligation d’être propriétaire comme condition d’éligibilité
5) Une indemnité parlementaire pour permettre aux travailleurs de siéger et de pouvoir vivre
6) Des élections législatives annuelles


Marx va prendre contact avec le chartisme et passant en Angleterre, il en retire l’analyse des bouleversements sociaux dus à l’industrialisation de la production.


Les révolutes des tisserands silésien.nes

Une révolte dont Marx va beaucoup s’inspirer est celle des tisserands silésiens. Dans un contexte de misère et de famine touchant de nombreux-ses artisan.es dû à l’afflux de marchandises moins chères venus de régions plus industrialisées, le 4 juin 1844 un tisserand se voit arrêté pour avoir chanté "Le chant des tisserands", chanson révolutionnaire clamant l’opposition à la société de la propriété privée. Le jour même et le lendemain, des milliers de tisserands pillent des magasins, redistribuent la nourriture, brisent les machines et saccagent les maisons des propriétaires en brûlant les registres de comptabilité et les titres de propriété. Dans ces actions en elles-mêmes, Marx y voit un prolétariat conscient de ses intérêts propres, prolétariat qui doit être le point de départ de la révolution sociale : « tandis que tous les autres mouvements étaient d’abord tournés contre l’ennemi visible, le seigneur de l’industrie, ce mouvement-ci se tourne en même temps contre le banquier, l’ennemi caché » (journal Vorwärts !).


De 1842 à 1847 (et après) : évolution de la pensée de Marx

Après son doctorat terminé en 1842, Marx va travailler dans le journal Rheinische Zeitung d’opposition au clergé catholique créé par des bourgeois libéraux de la prusse prostante. Inspirée par la pensée d’Hegel, il considère à cette époque que la philosophie doit venir pénétrer les masses (qu’elle acquiert une conscience de classe avant de lutter pour des conditions matérielles meilleures).

Si le journal développe une tendance subversive, Marx deviendra communiste surtout en rencontrant les groupes ouvriers. Se liant d’amitié avec Engels, étudiant de philosophie et fils de propriétaire d’usines de textiles, ils travailleront ensemble pour défendre la conception matérialiste de l’Histoire : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer » (Thèses sur Feuerbach, thèse XI).

En quelques années, sa pensée évoluera au gré de ses nombreux échanges épistolaires, et de quelques rencontres avec le mouvement ouvrier. Assez vite, il considèrera que le communisme est un projet éminemment pratique. S’évertuant à dépasser le mépris du néo-babouvisme, qui considère les masses trop ignorantes, ainsi que le détachement à l’action pratique et sociale des matérialistes de l’époque, sa pensée dans les années 1848 peut être résumé par :
« Dans l’activité révolutionnaire, le changement personnel coincide avec la modification des conditions »


3e jour

La "théorie du parti" et la 1re Internationale

Marx a participé aux activités révolutionnaires comme un intellectuel. Il a transformé politiquement les groupes auxquels il a participé mais n’était pas beaucoup sur les barricades.

La première chose que Marx crée est le comité de correspondances communistes dans l’objectif de mettre en rapport les socialistes allemand.es avec les socialistes français.es et anglais.es.
En se rapprochant de la Ligue des justes (organisation qui s’inspire des théories de Gracchus Babeuf - babouvisme - et de Wilhelm Weitling - Chartisme), Marx et Engels vont tenter de la "marxiser".
Ils sont persuadés que la révolution passera nécessairement par l’insurrection violente.

Alors qu’il n’existe pas réellement d’organisation communiste à proprement parler, mais que ceux/celles-ci sont réparti.es dans les organisations socialistes révolutionnaires, pour Marx et Engels il faudra tout d’abord l’émergence de plein d’associations communistes avant de créer une quelconque organisation centrale. Ils considèrent donc que l’avénemment d’une révolution sociale doit provenir des opprimé.es eux/elles-mêmes. « Considérant que l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes » (statuts de l’Association Internationnale des Travailleurs - AIT).

Malgré leurs réticences, Marx et Engels vont finir par adhérer à la Ligue des justes en 1847. Sous leur influence, celle-ci va changer de nom pour devenir la Ligue des communistes et ses statuts vont aussi évoluer. La ligue devient internationaliste, c’est-à-dire qu’elle considère que l’émancipation des travailleur-euses doit faire face à tous les exploiteur-euses, qu’illes soient allemand, français ou d’un autre pays (« Prolétaires de tous pays, unissez-vous »). Mais aussi, les privilèges au sein de la ligue sont supprimés dans l’objectif de la rendre pus démocratique.
Le manifeste du parti communiste a été produit comme texte de propagande de la Ligue des communistes, mais n’avait pas la prétention ce construire un parti communiste tel que le XXè siècle en a connu. C’est un texte tactique qui a été écrit dans un contexte précis qui ne se veut pas être en mode secte radicale, dans l’idée de rester accessible et rejoignable, mais en assumant le côté radical.


La théorie du parti éphémère

Marx n’a pas beaucoup théorisé sur la question du Parti tel qu’on l’entend. Ses écrits parle souvent d’idée de parti dans un sens d’organe déployé pour un point précis et utilisé de façon utilitaire, qui doit donc disparaitre si l’objectif fixé est atteint ou si la lutte n’a plus de sens / est perdue.

Avant la scission au sein de l’AIT (voir plus bas), les communistes, contrairement à un certain nombre de partis ouvriers, ne sont pas nationalistes et tentent de représenter l’intérêt du mouvement prolétaire en entier. Leur taf c’est donc de créer du lien entres les luttes locales dans un but d’émancipation de tou.tes les travailleur-euses.
Ainsi, au milieu du XIXe siècle, les communistes sont en quelque sorte l’avant garde (≠ de l’avant garde éclairé) du mouvement ouvrier, les plus conscient.es des missions globales du mouvement prolétarien.

Entre 1845 et 1848, Marx est en Belgique à Bruxelles, c’est-à-dire loin des agitations révolutionnaires d’Angleterre, de France et d’Allemagne. Il vivra souvent les épisodes révolutionnaires de chez lui, écrivant beaucoup dessus à partir de ses nombreux échanges épistolaires.

Marx est plutôt ambigu sur son rapport à la colonisation. Alors qu’il défend avec ferveur un communisme internationaliste, l’idée de développer l’ère industrielle par la colonisation n’avait pas l’air de le déranger, peut-être parce que ça calquait bien avec ses thèses sur la prolétarisation de la société comme base de la construction d’un mouvement révolutionnaire ouvrier.
Plus vieux, Marx aurait quelque peu évolué quant à cette position (à confirmer).


Les conflits

Marx VS Lassalle

Lassalle a été très influencé par la pensée d’Hegel dont il retient l’idée que la société ne peut être transformée que par les grands Hommes. Pour lui, les coopératives de travailleur-euses doivent être aidées et subventionnées par l’État. Il fait parti de celleux qui considèrent que le socialisme ne peut être construit que par le haut (un peu comme Mélenchon quoi).

Marx est du genre pas du tout ok avec ça. Il revendique principalement l’autodétermination des prolétaire et surtout un internationalisme totalement opposé au nationalisme parfois opportuniste de Lassalle (il faut tout de même noter qu’à certains moments Marx a été un peu ambigu sur la question du nationalisme).

Marx VS Bakounine

Un autre conflit bien connu est celui entre Marx et Bakounine.

La Première internationale (ou Association Internationale des Travailleurs - AIT) est une organisation qui se veut coordonner les mouvements révolutionnaires ouvriers à un niveau international. Créée en 1864 principalement à l’initiative d’ouvrier.es français.es, anglais.es, italien.nes et allemand.es, l’AIT entend agir « pour l’émancipation définitive de la classe travailleuse, c’est-à-dire pour l’abolition définitive du salariat » (statut provisoire rédigés par Karl Marx, 1864). Marx va faire parti de l’initiative de la création du comité central de l’AIT.

Bakounine va rejoindre cette organisation 4 ans plus tard. Lors du IV congrès de Bâle de 1869, les courants de la première internationale sont à peu près répartit comme suis :

  • 63% des délégué.es se regroupent autour de textes collectivistes anti-autoritaires (dit "bakouninistes")
  • 31% autour de textes collectivistes marxistes
  • 6% autour de convictions mutuellistes ("proudhoniens")


Au début des années 1870, de grosses disputes éclates sur des sujets parfois peu passionnants.
Leur conflictualité réelle tient particulièrement dans cette question : la structure d’une organisation révolutionnaire doit-elle préfigurer de la société future ?

Pour l’anti-autoritaire Bakounine, il est clair qu’il ne peut pas advenir une société égalitaire et sans structure hiérarchique à partir d’une organisation quant à elle hiérarchique et autoritaire.
A cela Marx ne répond pas beaucoup dans ces écrits. Cependant, lorsque Bakounine et ses acolytes furent éjectés de l’AIT, au Congrés de la Haye en 1872, une des résolutions du congrès de l’AIT prise juste après déclare que « le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant lui-même en parti politique distinct, opposé à tous les anciens partis formés par les classes possédantes. »

A partir de là, les militant.es anarchistes vont tenter de monter une internationale anti-autoritaire (qui tomba vite à l’eau) et se tourner vers des types d’actions directes plus "individuelle", appelées propagande par le fait. Quelques années plus tard, va aussi se développer l’anarcho-syndicalisme.

Pendant la discussion qui a suivi la présentation, voici une phrase qui mérite d’être méditée : « Ce qu’il a manqué lors des congrès de l’AIT c’est le fait de penser la question des tendances au sein d’une organisation révolutionnaire et leurs prises en compte dans la pratique ».


Petite anecdote : Engels était patron d’une usine de textile et finançait les activités de Marx.


4e et dernier jour

La commune et le dernier Marx


La commune de Paris

Les révoltes et moments révolutionnaires du XIXe siècle en France avaient comme arrière fond politique de tenter d’exercer une rupture nette entre la bourgeoisie et le prolétariat. Elles se voulaient terminer la révolution française (révolution principalement bourgeoise) avec l’intuition que le prolétariat ne s’émancipera que par lui-même.

Au milieu du XIXe siècle, en 1851, Napoléon (le "chef des banquiers") prend le pouvoir en France par un coup d’État. Celui-ci sera légitimé grâce à un référendum au suffrage universel masculin aux accents de propagandes nationalistes virulentes et de terreur sur un territoire encore sous état de siège.
Dès lors, et jusqu’à la fin des années 50 environ, la France traverse une effervescence politique révolutionnaire quasi-inexistante.
C’est dans les années 60 (1860 donc) qu’un regain révolutionnaire réapparaît dût à une grande pauvreté et aux écarts entre la classe laborieuse la bourgeoisie qui se creusent.

En 1864, après des grèves massives qui sont militairement repprimées, Napoléon est contraint d’autoriser les coalitions d’ouvrier.es. Dans un même temps, son régime va partir à la traque des nombreux membres de l’AIT.

Dans ce contexte, la guerre que Napoléon engage contre la Prusse est surtout un alibi pour calmer le peuple et stopper la radicalisation des prolétaires. Cette guerre est très peu préparée et très mal organisée, l’humiliation de la France ne se fera donc pas attendre. Alors que Napoléon est fait prisonnier, la IIIe République est proclamée en février 1871. Le gouvernement de cette République organise la défaite de la France pour se prémunir de la révolution.

L’hiver 1870-71 est particulièrement froid et Paris connait une grande famine dut au siège orchestré par les prussien.nes qui entourent la ville (qui commença en septembre 1870). Pendant ces quelques derniers mois, des tentatives d’insurrection fortement répprimées traversent Paris. Ayant participé à certaines actions révolutionnaires, Blanqui quitta Paris puis se fit arrêter par Adolphe Thiers (chef du gouvernement à ce moment). Il vivra la commune de Paris en taule...

Le gouvernement de Thiers, composé principalement de royalistes (environ 500 sur 650), signe en février le traité préliminaire de paix avec la Prusse. Cette convention est une capitulation totale, les conditions de sa ratification seront vécu comme une humiliation par les parisien.nes.
Dans le même temps beaucoup de parisien rejoignent la garde nationale car elle offrait une petite rémunération. Petit à petit, des bataillons de la garde nationale se fédèrent et demande plus d’autonomie, jusqu’à cissionner avec le gouvernement.
La veille de la proclamation de la commune de Paris, la garde nationale compte environ 300 000 hommes, armés donc.

Le matin décisif, le 18 mars, alors que le gouvernement a fuit la capitale pour se cacher à Versailles, celui-ci envoi des soldats récupérer les canons fabriqués pendant le siège et payés par souscription des parisien.nes. Échec total : les soldats fraternisent avec la population et le comité de la garde nationale lance une convergence de tous les bataillons vers l’hôtel de ville.
La commune de Paris est ainsi déclarée.

A ce moment le peuple est en arme et le gouvernement, planqué à Versaille avec une armée ridicule, flippe grave.

La commune de Paris fut une expérience sociale particulièrement avant-gardiste. Voici quelques mesures et tentatives de révolutionner l’organisation sociale :

  • La citoyenneté est ouverte aux femmes et aux étranger.es
  • Les ateliers abandonnés sont réquisitionnés pour les remettre à des coopératives ouvrières
  • Le travail de nuit dans les boulangeries est interdit
  • Création des bourses du travail
  • Suppression de l’armée permanente
  • Éducation laïque, gratuite et obligatoire
  • etc

Le service de la poste est l’un des appareil les plus efficace créé lors de la commune de Paris. Ce fut notamment un outil important pour informer l’extérieur des événements se déroulant sur Paris (alors que le siège est toujours présent). Quelques tentatives d’insurrection pour déclarer d’autres communes, notamment à Lyon, sont tentées dans toute la france. Mais trop isolées, elles se retrouvent tout de suite écrasées.

Cependant, la commune de Paris est organisé en quartier, et peu de coordination plus large existent. Ce qui explique en partie qu’elle fut écrasée facilement par les troupes d’Adolphe Thiers pendant la semaine sanglante.


La commune et l’État

L’histoire de la commune de Paris à permit à Marx de réévaluer certains de ces écrits intérieurs. Il affirmera par la suite que « la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l’État et de la faire fonctionner pour son propre compte » (La guerre civile en France, mai 1871). Sous-entendu qu’il faut faire disparaître l’État, mais la question du moment de sa disparition est le point de désaccord avec les anarchistes.
Pour Marx, s’il n’y a pas de séparation entre le peuple et l’État, il n’y a plus de coercition. L’État aurait une pure fonction de gestion en attendant son abolition.

Dans l’objet de commune, il y a l’idée que le peupe s’occupe de tout ce qui le concerne (plus d’armée spécialisée mais un peuple en arme pour défendre ses propres intérêts).


Les communes rurales de Russie

Après tous ces épisodes, c’est la déprime pour Karl Marx. Il consacre essentiellement son temps à l’achèvement de son livre Le capital et se met à étudier d’autres choses comme les communes rurales de russie. En plus des langues vivantes qu’il connait déjà (français, anglais, allemand et italien), il apprendra le russe pour lire plein d’écrits sur celles-ci.

Alors qu’en Europe les paysans sont passé d’une propriété privée individuelle à une propriété privée d’exploitation, en Russie la situation est tout autre : c’est la propriété communale qui régit. Si ces communes possèdent des bases assez égalitaires, elles disparaissent tout au long du XIXe siècle. Alors que Marx avait beaucoup écrit que la prolétarisation de la production (en Europe) constituait la base du mouvement ouvrier, il concède que la propriété communale et la paysannerie russe peuvent servir de base d’un mouvement révolutionnaire.

Il fait par ailleurs note que les communes rurales de russie ne sont pas obligées de passer par les violences et les massacres de la transformation capitaliste (autrement dit par la prolétarisation), mais qu’elles peuvent directement servir de base révolutionnaire.
« L’analyse donnée dans le "Capital" n’offre donc de raisons ni pour ni contre la vitalité de la commune rurale, mais l’étude spéciale que j’en ai faite [...] m’a convaincu que cette commune est le point d’appui de la régénération sociale en Russie » (lettre à Véra Zassoulitch, 8 mars 1881).


Comme dirait Guy Debord :

« Les théories ne sont faites que pour mourir dans la guerre du temps.
Ce sont des unités plus ou moins fortes qu’il faut engager au juste moment dans le combat et, quels que soit leurs mérites ou leurs insuffisances, on ne peut assurément employer que celles qui sont là en temps utiles. »

(In girum imus nocte et consumimur igni, 1978)



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