Le premier blocage de l’année n’aura pas fait long feu...
Décidé lors de l’Assemblée Générale de Rennes 2 du 2 octobre, le blocage de l’université n’a tenu que quelques heures. La centaine de bloqueur·euses n’a pas réussi à faire face à la détermination des étudiant·e·s, personnel et professeurs voulant à tout prix tenir cours et entrer dans la fac. Aux alentours de 8h30, de vives tensions ont lieu quand les barrages se sont fait attaquer par les agents de sécurité.
Sans mauvaise foi, il va falloir analyser les causes réelles de ce rejet massif du blocage de la fac et rechercher de nouvelles techniques de mobilisation. Avant de voter, lors de la première AG de l’année, le blocage comme une forme principielle de mobilisation, des formes plus pédagogiques seraient sans aucun doute plus mobilisatrices que des batons et des masques, forts utiles, par ailleurs, pour d’autres contextes de lutte. Pour d’autres analyses du blocage de la fac, lire celle d’ASAP ici et celle du NPA Rennes là.
Malgré tout, quel scandale lorsque les CRS ont envahi la fac, applaudis par l’ensemble des étudiant·e·s et ont démonté les barrages en quelques minutes !
Les CRS se substituent au personnel de la fac et contrôlent les cartes d’étudiant !
Aux alentours de 11h30, arrivé·e·s par grappes place Charles de Gaulle afin de rejoindre le cortège syndical, des étudiant·e·s se font charger violemment par la police à l’angle de la cité internationale. Plusieurs personnes sont déjà gravement blessées avant même que la manif ne commence.
A 11h45, des milliers de personnes s’apprètent à entamer le désormais unique et classique trajet de manifestation rennais, alors que des membres du réseau de ravitaillement des luttes, après s’être fait contrôlés ses caddies et thermos par la BAC, vend à prix libre donuts au chocolat, sandwich vegan, cookies, thé et café. Merci à elles et eux !
Le cortège de tête, constitué des éternels black blocks, des syndicalistes déters et des manifestant·e·s refusant les sempiternels slogans syndicalistes, commence comme à son habitude par l’avenue Janvier, passe devant le lycée Emile Zola sous les cris virils de "Aaaaaa, Anti, anticapitalisteeeee".
Se succèdent ensuite plusieurs coupures de cortège de la part de la Brigade départementale d’intervention, qui, de manière incompréhensible, essaye d’isoler le cortège de tête du reste de la manifestation. Place de la République, par deux fois, le cortège est scindé en deux, sans que les forces du désordre n’arrivent à nasser ou immobiliser qui que ce soit. Les manifestant·e·s les contournent, les encerclent et chantent en coeur "Tout le monde déteste la police". Les syndicats, furieux, appellent la préfecture pour protester.
Alors que le cortège se reforme place de Bretagne, la BDI est de nouveau présente sur les trottoirs boulevard de la liberté et tente une énième fois de charger le cortège étudiant. Mais vu la pagaille du cortège depuis quelques minutes, ce sont syndicalistes et manifestant·es démasqué·es qui se font gazer sans distinction, tandis que le service d’ordre de la CGT et FO continue d’avancer, imperturbable, à l’avant du cortège. Alors que le chaos provoqué par les charges successives des policiers s’amplifie, les syndicalistes affublés des chasubles rouges SO ne protègent en aucun cas leur cortège et c’est les étudiant·es et leurs banderoles renforcées qui, seul·es, tentent de protéger les manifestant·es des assauts policiers.
Gazé, tabassé, le cortège de tête se dilue petit à petit dans les cortèges syndicaux et tout ce beau monde termine le trajet et arrive déboussolé place Charles de Gaulle.
A Nantes aussi, la répression féroce des forces de l’ordre s’est abattu sur le cortège, alors qu’à Paris, on déplore 2 blessés graves et de violentes charges des keufs.
La répression sociale s’amplifie en cette rentrée, espérons une détermination des forces syndicales et autonomes plus grande que jamais !
A lire ailleurs, une fois n’est pas coutume, sur 20 minutes, un résumé de la journée de mobilisation rennaise et un big up aux syndicalistes qui sont allés repousser la ligne de flics à République.
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