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Rencontre avec une ancienne prisonnière politique à l’Ambazada

Zad de Notre-Dame-des-Landes
Féminismes - Genres - Sexualités Répression - Justice - Prison

ENGAGEMENT, ENFERMEMENT ET DISCRIMINATIONS DE GENRE
Rencontre-débat à l’Ambazada, ZAD de Notre-Dame-des-Landes
Avec Lorentxa Beyrie, ancienne militante de l’ETA ayant passé 20 ans en prison

  • Soirée le vendredi 23/09 à 19h30 à l’Ambazada

    Ambazada - Cabane internationaliste et intergalactique (#ZAD #NDDL)

    ⭐👊 Ven. 23/09 à 19h30. - Soirée-conférence : Engagement, enfermement et discriminations de genre
    Rencontre-débat avec Lorentxa Beyrie, ancienne militante de l’ETA, incarcérée durant 20 ans en France.

    Soirée suivie d’un buffet

    « Lorsque je vois des policiers passer à proximité, je ne me sens pas à l’aise, c’est comme si j’allais être appréhendée à nouveau. J’ai encore cette sensation, elle diminuera sûrement ». Arrière-goût d’expériences qui la replongent plus de vingt ans en arrière, lorsque Lorentxa Beyrie était militante clandestine du groupe armé ETA. Interpellée en décembre 2001 à Auch à l’âge de 26 ans, libérée en avril 2021, elle se sera battue sans relâche contre le système carcéral destructeur. « La prison, c’est fatigant, long, dur et inutile. On vous place dans une situation violente mais, en même temps, il ne se passe rien, c’est un non-sens quotidien. Si tu ne fais pas d’efforts pour faire des choses par toi-même, tu sombres dans ce néant ».
    Toutes les demandes de libération conditionnelle lui seront refusées pour cause de « risque de récidive ». A cet acharnement judiciaire s’ajoutera, comme pour les autres prisonnier-e-s politiques, l’éloignement systématique des lieux d’incarcération. Fleury-Mérogis, Fresnes, Joux-la-Ville, Roanne… Les procès et transferts dans les différents centres pénitentiaires auront été nombreux et, à chaque fois, le même procédé : « On te transforme en appareil à accomplir des ordres. On te donne des injonctions que tu dois appliquer, en silence. Si l’administration te propose un entrevue, elle sera dirigée, l’objectif étant de te faire rentrer dans leur rythme, de te couper de ton monde pour subir le leur ». Il faut, alors, tenter de renverser la vapeur : « Ne pas se laisser faire. Si tu prends l’initiative, c’est une première victoire. C’est un rapport de force permanent. On vous rétorque souvent ‘C’est votre peine que vous êtes en train d’accomplir’. Je leur répondais que non, que ce n’était pas la mienne, mais celle que l’on m’avait infligée. J’ai choisi un engagement, une voie, je ne fais pas partie de leur histoire, celle de la construction des lieux de détention, des condamnations, ce n’est pas mon monde ».
    Une façon de ne pas se laisser marcher dessus. Garder cette attitude, une source supplémentaire de problèmes ? « On a la force du collectif, celle des prisonnières engagées politiquement. D’autres codétenues nous demandaient parfois ‘Comment faites-vous pour tenir si longtemps, si bien ?’ Sûrement grâce aux convictions et à l’organisation, essentiellement grâce au soutien des gens. C’est comme cela que j’ai tenu pendant vingt ans. On essaye de te couper de ton environnement, de tes proches, de ton pays et chaque visite, chaque lettre reçue est une fenêtre ouverte sur l’extérieur, un rapprochement vers les tiens, c’est très très important. Nous l’avons toujours dit, nous sommes très bien entourées ».
    Reste un fort dégoût du système carcéral qui, en plus d’annihiler les personnes, sépare ceux qui sont assignés en tant qu’hommes et celles qui le sont en tant que femmes. « On se croit chez les talibans. C’est un univers où la stigmatisation sociale est ressentie de manière encore plus forte pour les femmes et on nous traite comme des gamines à rééduquer, pour devenir de bonnes mères au foyer. C’est pitoyable de voir les surveillantes participer à ce cirque ; j’ai même souvenir d’avoir assisté à des réprimandes parce qu’une codétenue regardait un mec enfermé de l’autre côté de la cour ».
    Après de longues années derrière les barreaux et une fête de bienvenue qui a rassemblé 800 personnes dans son village, Lorentxa a retrouvé « de la couleur verte, ça m’a sauté aux yeux après tant de gris, de froid et de fer ». Son implication politique et associative repart du bon pied, « tout en gardant le sentiment d’avoir vécu vingt ans hors de ma vie ». Elle conserve, avant tout, un lien intrinsèque avec ses camarades qui sont toujours enfermées, et avec sa terre natale.
    Invitée par l’Ambazada, elle nous racontera son parcours militant et carcéral, son sens de l’engagement, son point de vue sur la lutte actuelle au Pays Basque, et plus encore si l’envie se fait sentir. Rendez-vous le 23 septembre !

  • Annulation

    Soirée annulée, la camarade ne peut pas venir ! Elle sera réinvitée

SUBIR OU AGIR

« Lorsque je vois des policiers passer à proximité, je ne me sens pas à l’aise, c’est comme si j’allais être appréhendée à nouveau. J’ai encore cette sensation, elle diminuera sûrement ». Arrière-goût d’expériences qui la replongent plus de vingt ans en arrière, lorsque Lorentxa Beyrie était militante clandestine du groupe armé ETA. Interpellée en décembre 2001 à Auch à l’âge de 26 ans, libérée en avril 2021, elle se sera battue sans relâche contre le système carcéral destructeur. « La prison, c’est fatigant, long, dur et inutile. On vous place dans une situation violente mais, en même temps, il ne se passe rien, c’est un non-sens quotidien. Si tu ne fais pas d’efforts pour faire des choses par toi-même, tu sombres dans ce néant ».

Toutes les demandes de libération conditionnelle lui seront refusées pour cause de « risque de récidive ». A cet acharnement judiciaire s’ajoutera, comme pour les autres prisonnier-e-s politiques, l’éloignement systématique des lieux d’incarcération. Fleury-Mérogis, Fresnes, Joux-la-Ville, Roanne... Les procès et transferts dans les différents centres pénitentiaires auront été nombreux et, à chaque fois, le même procédé : « On te transforme en appareil à accomplir des ordres. On te donne des injonctions que tu dois appliquer, en silence. Si l’administration te propose un entrevue, elle sera dirigée, l’objectif étant de te faire rentrer dans leur rythme, de te couper de ton monde pour subir le leur ». Il faut, alors, tenter de renverser la vapeur : « Ne pas se laisser faire. Si tu prends l’initiative, c’est une première victoire. C’est un rapport de force permanent. On vous rétorque souvent ’C’est votre peine que vous êtes en train d’accomplir’. Je leur répondais que non, que ce n’était pas la mienne, mais celle que l’on m’avait infligée. J’ai choisi un engagement, une voie, je ne fais pas partie de leur histoire, celle de la construction des lieux de détention, des condamnations, ce n’est pas mon monde ».

Une façon de ne pas se laisser marcher dessus. Garder cette attitude, une source supplémentaire de problèmes ? « On a la force du collectif, celle des prisonnières engagées politiquement. D’autres codétenues nous demandaient parfois ’Comment faites-vous pour tenir si longtemps, si bien ?’ Sûrement grâce aux convictions et à l’organisation, essentiellement grâce au soutien des gens. C’est comme cela que j’ai tenu pendant vingt ans. On essaye de te couper de ton environnement, de tes proches, de ton pays et chaque visite, chaque lettre reçue est une fenêtre ouverte sur l’extérieur, un rapprochement vers les tiens, c’est très très important. Nous l’avons toujours dit, nous sommes très bien entourées ».

Reste un fort dégoût du système carcéral qui, en plus d’annihiler les personnes, sépare ceux qui sont assignés en tant qu’hommes et celles qui le sont en tant que femmes. « On se croit chez les talibans. C’est un univers où la stigmatisation sociale est ressentie de manière encore plus forte pour les femmes et on nous traite comme des gamines à rééduquer, pour devenir de bonnes mères au foyer. C’est pitoyable de voir les surveillantes participer à ce cirque ; j’ai même souvenir d’avoir assisté à des réprimandes parce qu’une codétenue regardait un mec enfermé de l’autre côté de la cour ».

Après de longues années derrière les barreaux et une fête de bienvenue qui a rassemblé 800 personnes dans son village, Lorentxa a retrouvé « de la couleur verte, ça m’a sauté aux yeux après tant de gris, de froid et de fer ». Son implication politique et associative repart du bon pied, « tout en gardant le sentiment d’avoir vécu vingt ans hors de ma vie ». Elle conserve, avant tout, un lien intrinsèque avec ses camarades qui sont toujours enfermées, et avec sa terre natale.
Invitée par l’Ambazada, elle nous racontera son parcours militant et carcéral, son sens de l’engagement, son point de vue sur la lutte actuelle au Pays Basque, et plus encore si l’envie se fait sentir. Rendez-vous le 1er juillet !

P.-S.

Lorentxa Beyrie est arrivée au Pays Basque
30 AVRIL 2021 : LORENTXA DE RETOUR AU PAYS
Après vingt ans de prison, la militante basque Lorentxa Beyrie a quitté le Centre pénitentiaire de Roanne ce vendredi 30 avril. La route qu’elle a empruntée ce soir entre Bayonne et Cambo a été ponctuée de messages de bienvenue.

https://www.mediabask.eus/eu/info_mbsk/20210430/lorentxa-beyrie-a-ete-liberee

vendredi 23

Rencontre avec une ancienne prisonnière politique à l’Ambazada

Ambazada,

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