POURQUOI S’INVESTIR DANS CETTE LUTTE...

Cette journée représentait pour nous une étape importante dans notre participation à la guerre de l’eau en cours en Bretagne tout comme en Europe. Alors qu’encore une fois cette année, la secheresse a fait rage dans notre pays, des projets comme celui de l’entreprise norvégienne Smart Salmon peuvent encore tenter de s’implanter avec le soutien tacite de nombreux·ses élu·e·s. Comme dans le Poitou avec les mega-bassines, l’agro-industrie tente une nouvelle fois de s’accaparer la ressource en eau pour produire de la mal-bouffe, en favorisant au passage la pollution des sols, la bétonnisation des terres agricoles, la dégradation du cycle de l’eau de ces sources jusqu’à l’océan.

Et comme dans le Poitou, nous pensons que c’est en construisant des affinités larges, un réseau de collectifs et mouvements divers et des amitiés politiques fortes que nous pourrons arracher des victoires. C’est pour cette raison que nous avions choisi de prendre largement part dans la construction du réseau Reprendre la Bretagne aux Machines, version bretonne des Soulèvements de la Terre. C’est aussi pour cette raison qu’il nous tenait à coeur d’inviter à Lorient Dourioù Gouez, le collectif des habitant·e·s du Tregor qui porte cette lutte, pour nous parler de cette journée en amont
.

UNE BELLE JOURNEE DE RESISTANCE

Le matin, nous nous sommes retrouvé·e·s à quelques centaines proches du terrain promis au ravage. Hanté par le spectre d’une ZAD, le maire avait préventivement muré la maison vide sur la zone promise pour l’usine, fermé le terrain et barricadé la route d’accès avec un énorme amas de terres et pierres mélangées.

Malheureusement pour lui, cela n’a pas empêché la plantation de quelques dizaines de futures haies au abord du site, ainsi qu’un mat symbolisant la résistance.

Après une soupe sur le site, nous sommes parti·e·s en convoi jusqu’au centre ville de Guingamp. La, dans une atmosphère proche de celle des Gilets Jaunes il y a 4 ans, nous nous sommes vite retrouvé·e·s nombreux·ses bien avant l’heure de la manifestation. Après des discours forts de Dourioù Gouez et Reprendre la Bretagne aux Machines, nous avons pris la rue à plus d’un millier, 1100 selon la gendarmerie, derrière des banderoles de têtes on ne peut plus clair. "NANN D’AN UZIN EOGED (NON A L’USINE A SAUMONS)", "LA GUERRE DE L’EAU EST DECLAREE","NOUS SOMMES LA NATURE QUI SE DEFEND", "LE PEUPLE UNI NE SERA JAMAIS VAINCU", "AUX ANIMAUX, AUX SALARIE.ES LES SACRIFICES AUX PATRONS LES BENEFICES. NON A L’USINE", ou encore, "L214 TOUS SENSIBLES POURQUOI FAIRE UNE DIFFERENCE".

Le cortège dynamique, refletait la jonction entre de nombreuses forces solidaires les unes des autres. En pagaille : écologistes, syndicalistes, autonomes, militant·e·s de partis politiques de gauche, ex-gilets jaunes, environnementalistes, .... Une animation théatrale est venue ponctuer le parcours. Les slogans ont aussi permis de réaffirmer notre attachement à des saumons sauvages, "Des saumons dans le Trieux, pas coupés en deux", mais aussi à réaffirmer notre solidarité et notre participation à la lutte contre les méga-bassines : "du Poitou à Guingamp, la guerre de l’eau est déclarée". Un saumon géant a aussi mis de l’animation dans le cortège et a laissé sur son passage de nombreuses traces de son opposition à la possible usine.

De retour sur la place du Vally, quelques prises de paroles puis un fest-noz improvisé ont permi de se dire au revoir sur de bonnes notes, bien qu’il est à noter que les force de l’ordre ont tenté de mettre la pression sur une potentielle participante à la manifestation à la sortie d’un bar en ville. Affaire à suivre.

EN 2023, PLUS DE PROJETS COMME CA !

Nous tenons à saluer le sérieux avec lequel cette mobilisation se construit : Une base arrière juridique avait été mise en place pour la journée, des liens solides se sont mis en place avec des acteurs et actrices aussi diverses que la fédération de pêche du Finistère, des parlementaires , des collectifs porteurs d’une écologie de rupture, des syndicats ou encore Eaux et Rivières de Bretagne.

Bien conscient qu’une journée ne suffira pas, et bien que les élu·e·s semblent déjà faire machine arrière, nous sommes conscient·e·s que nous nous allons devoir plancher sur une nouvelle journée massive d’opposition pour que le permis de construire déposé soit débouté. Rendez-nous la mer-ar mor·Bro an Oriant en sera évidemment !

Nous vous invitons aussi à réserver votre weekend du 4 et 5 février pour la prochaine interlude de Reprendre la Bretagne aux Machines qui permettra de renforcer la structuration de ce réseau essentiel dans la construction d’un rapport de force en notre faveur dans les combats écologistes à venir. Parce que de la rade de Lorient, avec le projet de Thalasso, jusqu’aux bords du Trieux, avec l’usine à saumons, c’est une même guerre de l’eau qui est déclarée.

Rejoignez nous pour construire de véritables résistances face aux projets ravageurs en cours, ici et ailleurs !

Rendez-nous la mer - ar mor·Bro an Oriant.