17 janvier 2018, le premier ministre, Édouard Philippe, la mine déconfite annonce la fin du projet d’aéroport. C’est une grande victoire. D’autant plus grande qu’elle ne s’est pas faite grâce au simulacre des urnes mais bien par la puissance d’un mouvement qui a su allier barricades de pneus et de dossiers juridiques, grèves de la faim et grèves humaines, émeutes urbaines et carnavals champêtres, qui a su allier les forces paysannes, ouvrières, et celles de la jeunesse déclassée. Elle a su montrer que nous pouvions arracher à l’État et au Capital des territoires et des bouts de vies par la force du nombre et parfois aussi par la violence. Alors bien sur, après la victoire contre l’aéroport il nous reste le plus dur, « Et son monde » mais cette victoire est un premier pas qui nous permet de mieux envisager comment continuer à avancer vers un monde désirable. Ce que nous voulons pour la Zad et pour nous : un espace mouvant et vivant en lien avec le monde et les luttes, un espace ou les communs continuent à se construire malgré et sans doute aussi grâce aux conflits qui nous animent.

Ce Jeudi 29 avril des copain.es de la Zad viendront nous raconter comment ce mouvement a réussi à se constituer pour faire plier le gouvernement. Elles nous parleront aussi des enjeux qui se posent aujourd’hui dans la négociation avec l’État et des problèmes que cela pose au sein du mouvement. De leurs ambitions pour l’avenir des terres de la Zad, comme un espace de vie et d’appropriation collective des moyens de production. Elles nous raconteront enfin comment cet espace pourrait devenir une base matérielle et logistique, un véritable grenier des luttes, écologiques, anti racistes, féministes, et de classe. Ce sera surtout l’occasion d’échanger à propos de ce qu’il est possible de faire pour soutenir la Zad, des chantiers courant avril, et des stratégies collectives en cas de tentatives d’expulsions.