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[4e jour sur la ZAD] Quand nos imaginaires s’agrandissent ...

Zad de Notre-Dame-des-Landes
Autonomie & auto-gestion Ecologies - Aménagement du territoire Solidarités internationales

Hier soir

C’est par une présentation vivante et passionnante des luttes écologistes radicales des années 90 en Angleterre que s’achève cette journée intergalactique.

En voici les principaux éléments

La présentation sur la décennie des années 1990 en Angleterre prend la forme d’une projection d’une multitude de photos et de vidéos sur tous les aspects culturels et politiques développés dans le milieu écologiste et autonome anglais de la fin du XXe siècle.

La présentation commence avec la fin de l’histoire théorisée au moment de la destruction du mur de Berlin. Le capitalisme avait gagné pour toujours et pourtant la résistance n’a pas cessé. Margaret Thatcher a détruit la puissance des syndicats et impose le « Tina » (Il n’y a pas d’alternative).

La deuxième photo présente le mouvement de femmes contre les bombes nucléaires avec des milliers femmes qui se sont regroupées pour lutter contre un camp d’armement à Greenham.

Le présentateur insiste sur l’évolution des moyens de communication tout au long de la décennie 90, évolution qui a bouleversé les pratiques organisationnelles des milieux militants. Au début des années 90, le fax est utilisé pour s’organiser. A la fin de la décennie, ce sont les ordinateurs portables.

Un petit groupe anarchiste écossais lutte contre une taxe sur l’habitat en 1990. Cette lutte se termine avec de grosses émeutes à Londres qui font finalement démissionner Margaret Thatcher en 91.

L’association « Earth First » est ensuite créée par un groupe de lycéen·e·s qui prône l’action directe, la non violence, le blocage et le sabotage. Des manuels de sabotages sont écrits et distribués en grand nombre.

Dans cette Angleterre de la fin du siècle, de plus en plus de gens vivent sur les routes dans des véhicules incroyables. Illes reprennent des champs où illes font la fête pendant parfois une semaine.
Une tribu de travlers s’appelle les donguers. Illes commencent à squatter une route là où Thatcher veut en construire une flambant neuve.
En Angleterre, dans ces années là, il y a un droit légal à s’opposer à des chantiers si cela est moralement mauvais.
Pendant qu’il y a des grosses actions de masse il y a aussi des actions de Fées qui pratiquent le sabotage sans communiqués mais bien évidement les grosses compagnies savent pourquoi ceux-ci sont effectués.
Le présentateur souligne l’influence de nombreuses luttes dans le monde. La lutte au Niger contre shell par exemple, ou les zapatistes au Mexique.

En 1993, une grosse campagne est lancée au sud de Londres contre un projet d’autoroute la M11.
Des jeunes commencent à occuper un gros châtaigner de 400 ans, illes décident d’en faire leur domicile. Les flics sont obligé·e·s de lancer une procédure judiciaire. L’arbre est coupé mais d’autres sont occupés ainsi que de nombreuses maisons sur le trajet prévu.

Durant l’année 1994, est lancé un mois de blocage avec des groupes qui se relaient tout les jours.
45 maisons sont squattées. Avec des barricades de tout les cotés de la route. Et pendant six mois, la rue prend vie d’une manière jamais vue alors.

Une loi est alors votée contre l’action directe, la musique des teufeurs, etc ...
L’expulsion du quartier est la plus chère de toute l’histoire britannique. Elle a pris 4 jours. La bataille est perdue parce que la route à été construite mais par la suite des centaines de projets de routes sont abandonnés du fait du prix engendré par les contestations.
Les militant·e·s de cette époque sont très marqué·e·s par l’ambiance de la rue sans voiture. Illes veulent revivre ça et lancent Reclaime the street. Un des principes clés est le plaisir. On doit former les personnes à prendre plaisir à changer la société. Des trépieds sont des outils utilisés par le mouvement contre les routes. Ils permettent de laisser passer les piétons en bloquant les voitures.

Plus tard un message est lancé pour appeler à une teuf sur une autoroute. Deux tonnes de sable sont versés pour faire sur le goudron la plage. Dissimulé·es par les sons de la teuf, des gentes cassent le jour J au marteau piqueur la route pour planter des arbres.
Le mouvement est très visibilisé et des dockers prennent contactent avec les camarades.

1999. Le 18 juin, est organisé un grand carnaval contre le capitalisme dans le quartier financier de Londres, la City. Un plan est pensée durant un an. Des milliers de masques sont distribués. Dans toute la manif, il y a quatre couleurs qui suivent des têtes fixées sur des grosse perches qui dissimulent de gros sound systemes.
Une rivière souterraine est réouverte pour inonder un bâtiment majeur de la City. Des milliers de personnes reprennent le quartier financier de Londres. Une partie du cortège mure un bâtiment pendant que des manifestant·e·s entrent par une autre porte. Ce qui s’est passé à Seattle est tout à fait dans la suite de cela.

La présentation se termine en expliquant que le 11 septembre a complètement bouleversé cette joyeuse émulation militante du monde anglosaxon. La découverte d’un grand nombre de flics infiltrés a aussi secoué les milieux écologistes radicaux, qui se sont tournés par la suite vers l’organisation de Camps Action Climat. Camp Action Climat qui a relancé la lutte à Notre Dame des Landes en 2009...

Jeudi Matin

La journée se lance à nouveau par un entraînement collectif proposé par un collectif d’individu·e·s à Bellevue. Cette fois ci, ce n’est plus seulement un footing collectif qui est organisé mais bien un entraînement plus intense à travers champs. Les muscles bien sollicités pour certain·ne·s, l’ensemble des participant·e·s rejoint le petit déjeuner proposé par la semaine « reprendre du souffle ».

A l’Ambazada, le succulent muesli servi ce matin rassasie l’assistance avant que ne démarrent les discussions. Signe de la montée en puissance de cette semaine intergalactique, deux thématiques se superposent sur le programme.

Vers une mobilisation historique lors du futur G7 à Biarritz ?

La première concerne l’organisation future d’une mobilisation massive contre le G7 qui se déroulera à Biarritz (Ipparalde – Pays Basque Nord) du 25 au 27 août 2019. Cette discussion assez informelle n’est évidemment pas retranscrite dans son intégralité. À retenir, la volonté d’articuler cette mobilisation avec les dynamiques spécifiques de la communauté de luttes basque. La volonté aussi de se coordonner à une échelle internationale.

Contre l’extractivisme en Guyane...

Pendant que différentes personnes évoquent le futur G7 au Pays Basque, des camarades de la revue Z viennent présenter les luttes contre l’extractivisme en Guyane. La discussion s’organise en trois partie.

Une brève Histoire de la Guyane

Tout d’abord un retour sur une partie de l’Histoire de la Guyane. C’est un grand territoire de forêts : 96% du territoire. Les intervenant·e·s saisissent ce fait pour déconstruire le mythe de la forêt vierge. Avant l’arrivée des européen·ne·s, la forêt est fortement habitée. 10 millions de personnes auraient habité l’Amazonie. Une fois leur arrivée, 95% de la population est décimée, dont une grande partie par le choc microbien. L’Europe n’en a à l’inverse ramené que la syphilis et son remède. Au XVIIe siècle, le partage du continent se fait. Au XVIIIe siècle, il y a trois fois plus d’esclaves afro-descendant·e·s que d’européen·ne·s. La forêt devient un lieu de refuge pour les amérindien·ne·s tout comme les noirs marron·ne·s et échappé·e·s des bagnes. Au XIXe siècle, il n’y a plus qu’un millier d’amérindien·ne·s en Guyane environ. A cette époque, il y a volonté de sédentariser ces populations pour les contrôler.

Des enseignant·e·s racontent...

La deuxième partie s’organise autour de l’intervention de deux enseignant·e·s présent·e·s en Guyane dans le village de Camopi. Iels évoquent la problématique des relations entre populations locales et école républicaine. Des photos sont présentées permettant de se faire une idée de la vie au village.

Le projet Montagne d’Or

Enfin vient le temps de la présentation autour du projet des mines d’or et notamment du projet de la Montagne d’or. Retour est fait sur les mobilisations en cours, sur les dynamiques et revendications propres aux populations amérindiennes et leur articulation avec les autres acteur·ices de la lutte. Parmi les principaux figure la Jeunesse Autochtone de Guyane (JAG). Ce mouvement porté par des amérindien ·ne·s ne se concentre pas seulement sur la question minière.

Figure aussi le collectif « Or de Question » qui est une coalition d’associations et d’organisations environnementales et locales de Guyane et parfois liée à des associations françaises ou internationales. Ce projet montagne d’Or est portée par une entreprise canadienne et un riche oligarque russe. Cette présentation est l’occasion d’inviter les lecteur·ice·s à se renseigner sur cette lutte.

Alors que les échanges se termine, l’odeur du papier fraîchement imprimé saisie notre rédaction. Un exemplaire de la dernière revue Z sur la Guyane est feuilleté par notre voisin·ne de banc, tout·e fier ·e de son achat-soutien à la revue, et qui nous glisse au passage la qualité de cette dernière mouture.

Rencontres entre territoires en bataille : « On part ensemble, on rentre ensemble ! »

A l’Ambazada, l’après midi de ce jeudi 30 août démarre par le moment fort de cette semaine. Des territoires en lutte s’apprêtent à se rencontrer et tenter une mise en commun de leurs expériences à travers différentes thématiques.

La puissance organisationnelle de cette semaine intergalactique est bien visible : les traductions simultanées se complexifient. Ce n’est pas moins de six langues qui vont bientôt résonner dans l’assistance : english, français, euskara, español, italiano, deutsh. Des chuchotements en breton se font même entendre. Et s’expérimentent ainsi des rencontres matérielles entre diverses communautés de lutte.

Pendant les expulsions de la ZAD ce printemps, des gestes de solidarité concrètes ont eu lieu partout dans le monde, en Europe, du pays basque au Val Suza. En effet, une lutte isolée n’a aucune chance de vaincre. Se rassembler en manif, pour un chantier, en action sont des moyens concrets pour prouver sa solidarité.

Quand on voit tous ces territoires en lutte, on se dit que la révolution du XXIe siècle pourrait commencer par là. Des lieux d’une taille similaire à la zad ont donc été convoqués à ces rencontres intergalactiques : Christiana, un quartier de Copenhague, le Wendland, une région en Allemagne qui lutte contre le transport de déchets nucléaires, le Val Susa en Italie, Errekaleor au pays basque, le quartier libre des lentillères qui lutte contre un éco-quartier à Dijon.

Christiania

On commence avec Christiania, le lieu le plus ancien, qui a vu le jour en septembre 1971. C’est un énorme squat à Copenhague. Cela représente quarante hectares de territoire, ce sont d’anciens bâtiments de défense de l’armée.
Dans la deuxième partie des années 70, les drogues dures sont arrivées au Danemark. Des problèmes de relations se sont développés progressivement, jusqu’en 1977. En effet, la police attrape les junkies dans le Danemark et les dépose au quartier de Christiania, en leur disant ici, on vous laissera tranquille. Il a fallu faire une déclaration à la presse en 1979. Des gens de tout le Danemark sont venus aider à lutter contre les drogues dures. Ils ont cherché les junkies, les ont trouvé, et les ont aidé à rentrer dans un programme de désintoxication. Il y a beaucoup de recherches et de libres à propos de cette histoire. Beaucoup de gens sont restés et ont participé à la communauté, de manière active. Avant, c’était plutôt des artistes, des anarchistes individualistes. Mais après ce blocus des junkies, les nouveaux membres ont fondé quatre grands collectifs, et ont donné des directions politiques à la communauté.

Ce sont ces gens là qui ont négocié avec l’État et qui ont permis la légalisation du squat.
L’esprit de l’époque permettait aux gens de vivre différemment. Une loi en 1989 sur Christiana leur a permis de vivre librement. C’est devenue une grande source d’inspiration pour plein de communautés à travers le monde. Cette légalisation vient de l’État, c’est une loi unique. Mais c’est nous sommes qui sommes légitimes, et l’État qui est illégal d’une certaine manière.
Une des critiques est que Christiania est devenue une grande famille, où les lieux restent à l’intérieur des familles originelles. Les enfants nés à Christiania sont très « patriotiques », ils défendent l’identité de leur quartier avec plein de drapeaux, même si cette idée nous est étrange.

Le Wendland

Deux membres du Wendland sont présent·es.
L’occupation du village des mille cabanes a développé une résistance très pacifiste. L’expulsion a provoqué l’arrivée des autonomes dans les années 80. 1500 personnes sont impliquées dans une communauté de résistance au sens large.
Le Wendland n’est pas une notion administrative ni géographique. C’est une notion de résistance. Il y a un passeport du Wendland. Le symbole le plus important est le X jaune qui est présent sur presque toutes les maisons. Nous savons que ce sont des maisons amies dans lesquelles nous pouvons nous réfugier quand la police attaque lors des journées de mobilisation contre le train castor.
Des liens de solidarité se sont tissés avec Bure, avec le mouvement féministe, avec le Rojava. Il y a aussi des formes d’habitation auto-construites comme sur la ZAD.
Beaucoup de migrant·es sont venus habiter au Wendland du fait d’une grande solidarité. Dans un petit village, ils ont essayé, par exemple, de fonder une commune avec les sans papiers. Les habitant·es de cette région ont une longue tradition de résistance et sont faciles à mobiliser dans un réseau de solidarité, autour de la santé, l’éducation, etc.

Le Val Susa

Une délégation de 3 habitant·es du Val Susa. Avec la ZAD, il y a un rapport très solide, nous sommes venus de nombreuses fois avec plusieurs délégations de tous les âges. Ce mouvement est né il y a 30 ans à partir d’un groupe écologiste quand l’idée est apparue de faire un trou dans notre montagne pour faire passer le TGV.
Le comportement de la police a fait changer la manière de voir le monde de beaucoup d’habitant·es.
Ce mouvement a commencé surtout avec de l’information village par village dans la vallée. Il y a environ 80 000 personnes qui habitent dans cette vallée alpine. Il n’y a pas le TGV.
Il y a une forte histoire de résistance de la population locale contre les différents empires, ou monarchies durant l’histoire italienne. Il y a eu de nombreuses révoltes et une grande résistance pendant le nazisme durant la seconde guerre mondiale. Il y a aussi une profonde culture de lutte ouvrière.
La vallée a subi le développement de l’industrie durant le 19e siècle. Dans la basse vallée, il y a aujourd’hui beaucoup de bâtiments d’usine vides. Dans la haute vallée, l’attaque a été différente : les stations de ski ont colonisé pendant beaucoup d’années les villages de la vallée.
Il y a 100 000 touristes dans des tous petits villages à la saison des sports d’hiver.

Quand l’idée du tav est arrivé, des comités se sont montés dans les villages. La diffusion d’information a été développée village par village, en cherchant à faire comprendre à chacun·e les dommages que le train allait apporter dans leur vie. Par exemple, nous avons fait écouter aux habitant·es, dans les cinémas, le bruit du train qui allait arriver dans la vallée. C’est une idée tout bête qui a eu beaucoup d’effets positifs.
Dans ces montagnes, il y a de l’uranium, de l’aluminium. Quand nous allions voir le médecin pour une simple consultation, dans tous les cabinets, il y avait des panneaux annonçant les problèmes sanitaires qu’allaient entraîner l’arrivée du tav dans la vallée.
Un des objectifs a été de construire un grand mouvement populaire qui n’allait exclure personne, des médecins aux techniciens, en passant par les catholiques et les plus radicaux.
Entre celui qui va faire des manifs dans la rue, bloquer les rues et construire des cabanes et ceux et celles qui font les barricades de papier développées comme les maires, les techniciens, les professeurs d’université.
Chacun·e doit essayer de respecter toutes les manières d’agir. On part ensemble, on revient ensemble !

Malgré tout, nous avons eu des moments de profondes divisions comme à la ZAD. En 2005, il y a eu la première hypothèse de passage du train, ça était le premier moment significatif. On s’est retrouvé sur le terrain face aux premiers forages. A ce moment là, beaucoup de choses se sont jouées. Nous nous sommes opposé·es avec nos corps et nous avons gagné.
Les presidio n’ont pas de traduction en français.
Les premiers forages ont provoqué la construction des premiers presidio qui sont des petites cabanes en bois à l’endroit des carottages. C’était un pari, nous n’avions jamais fait de presidio avant. La répression nous a clarifié la situation pour beaucoup. Pendant plusieurs jours, toute la population était réunie au presidio. En face, les techniciens, la police, etc. Beaucoup de vieux qui croyaient encore dans l’État et la démocratie ont apporté du thé, des biscottes parce qu’il faisait froid. Quand le lendemain matin, les mêmes militaires ont tapé sur tout le monde, y compris les gens qui leur avaient apporté du thé. Cela a beaucoup servi, beaucoup plus que n’importe quelle discussion. La partie de la vallée qui était restée jusque là indifférente a bloqué la vallée pendant trois jours.
Lors de la bataille de Seguino, la vallée était entièrement militarisée, mais nous avons réussi à les empêcher d’accéder aux lieux des travaux.
Quand le chantier a été attaqué une nuit, il y a eu tout un montage médiatique, on a accusé les gens de terrorisme. Il y a eu une grande assemblée, avec plein de pacifistes, qui ont justifié le sabotage du chantier. C’est un grand mouvement populaire.

Le quartier des lentillères à Dijon

Une dizaine de personnes est venue de Dijon, dont trois habitant·es du quartier libre des lentillères.
Dijon est une ville de 250 000 habitant·es. C’est un quartier squatté depuis 2010, pas très loin du centre-ville. La mairie a le projet de construction d’éco-quartier : éco cité, la cité des maraîchers. Ce sont plutôt des bâtiments en béton avec quelques espaces verts.
Il y a deux phases de travaux. La première phase est en construction, sur une dizaine d’hectares où il y a d’anciens abattoirs. Le quartier des lentillères est juste en face. Il représente aussi une dizaine d’hectares.
Au début, il y a eu une occupation pour cultiver ces terres très riches. Le potager collectif a été la première dynamique de culture sur le quartier. Aujourd’hui, il regroupe une dizaine de personnes.
La deuxième dynamique est le jardin des maraîchères. Elle a vocation à tenir un marché par semaine sur la saison estivale.
La troisième dynamique de cultures, ce sont une quarantaine de petits jardins qui appartiennent à tout un tas de personnes différentes.
Il y a une centaine de personnes qui habitent à l’année dans différents endroits : des anciennes fermes, des habitats légers, des cabanes, des maisons en terre-paille, …
Les gens des lentillères ne sont pas seulement les habitant·es mais aussi tou·es ceux et celles qui s’y impliquent, avec une trentaine de migrant·es qui s’y sont installé·es. Il y a des concerts, des projections, des spectacles dans un lieu appelé la Grange.

L’espace autogéré des tanneries fait partie aussi de l’espace politique de Dijon.
Il occupe l’espace des anciens abattoirs en 1997 par la jeunesse qui n’avait pas de lieu pour faire la teuf, la musique anarco-punk.
En 2010, il y a une rencontre entre cette bande de squatteur·euses et des personnes qui recherchent des lieux pour faire de l’agriculture. Le jardin collectif s’étend en 2012 quand est lancée une ferme autogérée.
Le 26 mars 2012, deux jours après la grande manifestation à Nantes, il y a un bulldozer de la ville qui vient défoncer une partie des terrains que l’on avait imaginé mettre en culture. Cette attaque ne nous a pas affaibli, au contraire, elle nous a clairement renforcé, elle a figé notre détermination. Nous avons rebouché les trous. Il y a eu un scandale médiatique sur ce saccage des dernières terres agricoles de la ville. On a organisé des concours de rebouchage des trous, on a mis en scène la réponse à cette attaque. C’est resté comme un mythe dans la construction du quartier.

Errekaleor

C’est un quartier de 7ha occupé depuis cinq ans dans une ville qui a 250 000 habitant·es, ville universitaire et administrative.
Le quartier libre d’Errekaleor n’est pas loin du centre-ville, entouré de montagnes.
Il y a 4 points dans l’histoire du quartier :
En 2014, nous avons commencé à habiter ce quartier à une quarantaine de personnes.
En mars 2015, il y a la première coupure de courant, la police vient, il y a des arrestations, des blessée·es. Mais nous y avons gagné la force populaire avec une grande manifestation, une demi-heure après.
En 2017, nous sommes 150 personnes à vivre dans le quartier. Il y a la deuxième vague de coupure d’électricité. Ce sont les mêmes ouvriers qui sont venus, ils n’étaient pas qualifiés. C’est une personne stagiaire de la compagnie qui nous avertit de la coupure.
On décide de protéger le transformateur.
La police basque essaye de virer les gens. L’ouvrier qui coupe le jus, travaille sans contrat. Il pleut beaucoup, c’est très dangereux. Ils ont emmené tous les câbles. Ils ont interdit aux journalistes de rentrer sur le site. Mais les radios libres sont à l’intérieur.
C’est une journée intéressante. Nous avions en tête d’utiliser les énergies alternatives à terme. C’est alors une immense opportunité pour nous, nous avons vu que nous avons la capacité de s’organiser entre nous pour produire et gérer notre propre énergie.
Nous sommes passés à 80 personnes parce que vivre sans électricité n’est pas facile pour tout le monde.
Il fait très très froid en hiver, nous nous chauffons avec des poêles à bois. Aujourd’hui, nous vivons plus confortablement. Après la manif de l’année dernière, nous ne sommes pas menacé·es d’expulsion.
Il y a des entreprises qui nous ont apporté de l’aide, par exemple une tonne de chorizo vegan a été livrée par une entreprise d’alimentation. Le tissu des petits commerces de la ville nous a soutenu.
Des générateurs nous ont été apportés le lendemain de la coupure d’électricité.

L’après-midi se termine à Bellevue autour d’une discussion sur la nature des liens et des affects dans nos communautés de lutte. La discussion part dans tous les sens, au sens propre du terme, c’est-à-dire polysémique, les gens organisant la discussion n’ayant pas mis les mêmes attentes dans les discussions que certain·es intervenant·es.

Le concert commence, on vous laisse ...

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