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Extinction Rebellion : Ce n’est pas la lutte dont nous avons besoin, Partie 1

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Première partie d’une critique en trois parties de Extinction Rebellion, axée sur leurs attitudes envers la police, le système juridique et la prison. Ceci est une traduction d’un texte de Out of the Woods [1], publié le 19 juillet 2019 sur le site Libcom.org.

Avertissement de contenu : brutalités policières, violence sexuelle institutionnelle, incarcération.

Note de la traduction : Ceci est la traduction d’un texte critique des tactiques, de l’organisation, et de la stratégie d’Extinction Rebellion au Royaume-Uni. Le partage de ces critiques m’a paru pertinent, cependant cela n’implique pas que ces critiques soient nécessairement applicables aux comités locaux d’Extinction Rebellion en France ou ailleurs. Par ailleurs, ces critiques organisationnelles ne visent pas à dénigrer l’engagement des participant.es aux action de XR.
Introduction

Out of the Woods est tout à fait convaincu de la nécessité d’agir par tous les moyens nécessaires pour faire face à la crise écologique. Mais tous les moyens ne sont pas nécessaires.

Ces préoccupations sont si graves que nous décourageons la participation à des actions de XR

A travers cette critique en trois parties, nous voulons montrer que les tactiques, la forme organisationnelle et les stratégies utilisées par la Extinction Rebellion (XR) ne sont pas seulement inutiles, mais sont profondément dommageables. Elles mettent en danger celleux qui y participent, d’autres groupes utilisant l’action directe pour lutter pour un changement politique (maintenant et à l’avenir), et définissent la crise écologique d’une manière qui laisse la porte ouverte aux “solutions” dystopiques. Nous ne faisons pas ces critiques pour dénigrer celleux qui ont participé à leur actions : nous admirons leur engagement et leur bravoure et nous sommes solidaires de celleux qui sont confronté.es à la répression de l’État [2]. Ces préoccupations sont si graves que nous décourageons la participation à des actions de XR.

Nous ne sommes pas les seuls à critiquer XR. Bien que nous soyons d’avis que les critiques formulées ici nous sont propres, nous reconnaissons le travail d’autres personnes sur lesquelles nous nous appuyons et avec lesquelles nous espérons être lus en retour. [3]

Nos préoccupations au sujet des pratiques de XR se situent à trois niveaux fondamentaux : leurs tactiques (comment ils mènent leurs actions), leur organisation (comment ils sont structurés), et leur stratégie (leur plan d’action à long terme) :

  • Tactiques : Le fait que XR considère la police et les forces de sécurité en tant qu’alliés tactiques et leur méthode de recherche du plus grand nombre d’arrestations possible mettent inutilement en danger ceux qui participent à leurs actions. Cela fournit un service de propagande pour la police et les prisons, qui ne seront jamais que des ennemis dans la lutte pour l’écologie. Elle crée également des dangers importants pour d’autres groupes impliqués dans l’action directe et la lutte collective, y compris ceux qui travaillent avec XR et ceux qui pourraient se former dans l’avenir.
  • Organisation : celleux qui participent aux actions de XR le font en prenant des risques personnels considérables, mais les gains en sont retirés par ses dirigeant.es. En outre, en dépit de références envers des modes d’organisation non hiérarchiques, XR demeure une organisation verticale avec peu de place pour le désaccord.
  • Stratégie : la manière dont les dirigeants de XR ont l’intention de faire progresser l’élan et l’influence que ses actions ont permis d’obtenir est profondément imparfaite. Ils comprennent mal la nature de la crise, le rôle de l’État, le rôle du capital et répètent souvent des idéaux éco-nationalistes. Ils ne mèneront pas à une éclosion écologique, mais au mieux à une dystopie verte.

Nous ne nous attendons pas à ce qu’une organisation soit parfaitement formée dès sa création, bien sûr. C’est particulièrement le cas à l’heure actuelle, avec le peu de mémoire historique d’action directe dans et en tant que lutte collective. Cela est dû en grande partie aux actions violentes de la police et de l’État, qui ont délibérément et diligemment travaillé pour détruire les luttes collectives antérieures visant à l’épanouissement écologique. Cependant, la gravité de nos préoccupations, particulièrement à la lumière de la structure antidémocratique de XR, signifie que nous ne croyons pas qu’il soit utile de chercher à réformer XR de l’intérieur (comme certains d’entre nous ont essayé de le faire).

Ci-dessous, nous présentons notre critique des tactiques de XR. Dans les semaines à venir, nous publierons les deuxième et troisième parties de notre critique, en nous concentrant sur la forme organisationnelle de XR et sa stratégie. Alors que XR crée des groupes à l’échelle internationale, nous nous concentrons principalement sur le Royaume-Uni dans les trois parties de notre critique, car c’est là que le groupe réalise actuellement le plus de progrès et que les connaissances et les expériences des membres d’OotW [Out of the Woods] impliqués dans la rédaction de cet article sont fondées.

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Notes

[2We also note that many involved in XR have offered their own critiques (see Gill Wescott’s letter), though some have felt it necessary to leave Extinction Rebellion altogether and join groups like Green Anti-Capitalist Front.

[3This includes the widely-read open letter and list of demands produced by a range of groups led by Wretched of the Earth (though we find its political horizons somewhat limiting) ; Leah Cowan’s excellent essay for Gal-Dem, which focuses on XR’s whiteness, and Minne Rahman’s more sympathetic critique along similar lines ; Ben Smoke and D Hunter on XR and prisons [trigger warning for rape in the second link] ; and Ben Smoke and Punk Academic on the police (we are particularly opposed to the use of Fisher’s entirely unhelpful ‘Vampire Castle’ metaphor in the latter of these) ; and Doerthe Rosenow on the need to engage with the coloniality of ecological crisis rather than declare an undifferentiated imminent ‘extinction’.

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