Le gouvernement français a prévu que se tienne cet été à Biarritz, précisément du 24 au 26 août, le rassemblement des 7 pays les plus riches du monde : le G7 dont la France a la présidence cette année.
Nous disons bien qu’il a prévu ce rassemblement, mais ne disons pas que ce rassemblement se tiendra effectivement. Nous ne disons pas que s’il se tenait, cela se passerait sans remous.
Les gilets jaunes, d’abord, continuent à agiter le pays sans montrer signe de fatigue. Bien que nous ne soyons qu’en mars, nous connaissons la recette qui pourrait faire perdurer le mouvement jusque là : un entêtement de Macron au-delà de la clôture du débat national et l’arrivée des beaux jours, qui rendent l’organisation collective plus simple et désirable encore qu’en hiver. Est-il vraiment nécessaire de démontrer en quoi le rassemblement des Etats les plus riches de la planête dans un pays où la population ne cherche plus qu’à renverser le gouvernement est la pire des insultes ?
Le parti pris, ensuite, par le gouvernement d’installer les discussions du G7 en plein Pays Basque ne laisse là-bas personne indifférent. Que ce soit en Pays Basque nord (côté français) ou en Pays Basque sud (côté espagnol), la colère est grande de voir ce gouvernement se précipiter ainsi sur l’anéantissement de la mémoire de la plus longue résistance à l’impérialisme colonial au sein même des frontières occidentales des 60 dernières années.
En effet, c’est avec un appétit malsain et sans doute une peur vive qu’un mouvement indépendantiste se structure à nouveau, que Macron s’empresse d’y dresser le camp des 7 plus grandes puissances économiques du monde. Car cet événement n’est qu’un coup tordu de plus dans l’entreprise de l’écrasement symbolique du Pays Basque et de son infatigable résistance aux Etats français et espagnol, après la fin de la lutte armée annoncée en 2011 par le groupe séparatiste Euskadi Ta Askatasuna (ETA). D’abord, un dit "processus de paix" animé par des associations civiles basques et piloté par l’Etat français, qu’il aurait été plus respectueux et honnête d’appeler directement "processus de réintégration économique et culturel" ou "processus d’anéantissement de la mémoire résistante". Et aujourd’hui, pour parachever la dépolitisation de toute la partie du Pays Basque qui dépend aujourd’hui de la France, l’installation du G7 dans une cité balnéaire basque déjà transformée en fer de lance de la reconquête néo-libérale du territoire.
Enfin, il paraît encore dérisoire de rappeler combien ces puissances sont les garantes d’un système politique et économique qui est entré dans sa phase ultime pour continuer à exploiter les dernières ressources de la planête sans en être inquiété : une phase de communication et de légifération qui s’appuie sur la culpabilisation des plus pauvres en les accusant d’être la cause du désastre écologique en cours, et en leur imposant des mesures ridicules de responsabilisations qui mettent à mal leur qualité de vie.
Pour laver l’injure faite à ceux et celles qui se battent depuis des mois contre une politique abjecte ; pour rompre ce processus de destruction d’une disposition culturelle et politique à la résistance au libéralisme ; pour faire voler en éclats ce mensonge qui consiste à tenir les plus pauvres pour responsables du réchauffement climatique ; une plateforme d’opposition à la tenue du G7 s’est formée en Pays Basque. Elle est composée d’associations, de partis politiques, de syndicats, de différents collectifs et d’individus qui entendent empêcher le bon déroulement, voire le déroulement tout court de ce sommet.
Le jeudi 4 avril à la Maison de la Grêve (hébergée au 37 rue Legraverend) à 19h, des personnes prenant part à cette plateforme seront présentes pour en faire la présentation et nous faire part de la situation,
Nous vous y attendons nombreuses et nombreux.
GJ BAI - G7 EZ !
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