Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis que le Parti Socialiste a renoncé à faire son université d’été à Nantes, en réponse à un simple appel à la saborder. Cela survenait au terme de quatre mois au cours desquels le mouvement contre la loi « Travaille ! » avait imposé, semaine après semaine, ses propres échéances, et ses propres termes du débat. Quatre mois durant lesquels toute tentative de masquer les enjeux politiques réels du présent en lançant, à coups de petites phrases ou de révélations insignifiantes, la « campagne présidentielle », fut renvoyée à son néant. Il a suffi de l’été, du gouffre des vacances et de quelques attentats pour permettre à tout ce beau monde de se remettre en selle. L’effet en fut immédiat : le débat public s’est instantanément vautré dans la débilité la plus crasse. À tel point que Marine Le Pen en est venue à jouer la modération et le Premier Ministre à philosopher sur le burkini. Il a suffi que nous ayons le dos tourné pour que les politiciens de tous bords positionnent leurs petites machines électorales et discursives, leurs pathétiques ambitions personnelles, leurs dadas idéologiques désespérés – chacun à sa place, chacun dans son angle, se visant les uns les autres et se tendant réciproquement des pièges où chacun commence par se prendre lui-même. Tout ce spectacle ne mériterait pas notre attention si tout cela n’avait des effets réels sur les rapports entre les êtres et sur notre santé mentale à tous - si tout cela ne créait pas une ambiance irrespirable. Une ambiance plus étouffante encore que celle qui régnait avant le mouvement contre la loi « Travaille ! ».
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