La formation professionnelle n’est pas un marché
Les stagiaires du centre de formation du Rheu sont confrontés à un conflit entre direction et formateurs qui impacte directement l’organisation et la tenue des cours. Depuis plusieurs années, la direction et les formateurs doivent négocier une modification de la convention collective de ces derniers. Elle vise à baisser le coût des formations pour les rendre concurrentielles vis-à-vis d’autres centres de formation et rétablir un certain « équilibre budgétaire ».
Cette situation est la conséquence des réformes structurelles de diminution des financements publics, de mise en concurrence des centres de formation et des personnels qui conduisent à une baisse réelle de la qualité de l’enseignement, de la présence et de la disponibilité des formateurs contraints d’accepter une dégradation de leurs conditions de travail.
Dans ce contexte, nous avons décidé d’intervenir mercredi 15 novembre lors du conseil d’administration de l’EPLEFPA, qui réunit le CPSA de Combourg, le CFPPA du Rheu ainsi que la ferme et le lycée Théodore Monod.
Mme Claudia Rouaux, élue du Conseil Régional, n’a pas pu s’empêcher de nous sortir cette fameuse rengaine selon laquelle il n’y aurait pas d’autres choix pour le personnel que de s’adapter à ce nouvel univers concurrentiel et faire des sacrifices. Pourtant ce choix existe. On peut accepter les décisions prises par nos dirigeants politiques et se résigner ou bien les refuser et s’organiser en conséquence. A notre niveau, et en tant que stagiaire, nous n’avons pas un grand pouvoir de décision et d’action. Mais la logique à laquelle nous sommes confrontés est la même dans le reste de la fonction publique (éducation, santé, etc.), dans le milieu associatif et dans le secteur privé. On nous rabâche sans cesse qu’il faut réduire les coûts de production, de formation, faire des économies sur le personnel, être rentable, faire des profits, relancer la croissance, etc.
Il n’y a pas à négocier l’application de réformes qui nous sont défavorables et visent à transformer la formation et l’enseignement en service marchand et rentable.
Il faut construire un rapport de force dans la durée face à l’application de ces réformes et intensifier la lutte partout où nous sommes en agissant de manière commune et solidaire.
Nos positions :
Nous voulons des financements publics pour assurer des formations de qualité dans les différents centres de formation. Nous refusons la politique de mise en concurrence de ces centres.
Nous appuyons les revendications du personnel enseignant et soutenons leur lutte contre la direction et ces politiques libérales désastreuses.
Nous revendiquons un BPREA dont le contenu reste dominé par l’enseignement des connaissances liées au travail agricole plutôt qu’à la gestion d’entreprise et du personnel.
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