information par et pour les luttes, Rennes et sa région

La prise du centre-ville #GiletJaune Acte X

Rennes
Mouvements sociaux
1 complément

Récits croisés de la manifestation régionale qui, après des provocations et attaques de la police, réussit à atteindre l’hyper centre de Rennes. Le centre-ville il est à qui ?

Au moins 3000 personnes dans la manif, même si c’est difficile de comptabiliser vu que tout le monde n’a jamais été réuni en un seul cortège.

  • Acte XI à Rennes

    Après le succès de la manifestation de l’acte X, la suite du mouvement rennais se donne cette fois-ci 2 rendez-vous :
    - à 14h place de la Mairie
    - à 18h place Saint-Anne pour une manifestation nocturne en centre-ville

  • Un gilet jaune mutilé à l’oeil en fin de manifestation par les armes de la police

    D’après Ouest-torchon, un gilet jaune a perdu son oeil suite à des tirs de la part des flics. Cela s’est passé en fin de manif alors que celle-ci se dispersait. Après Jean-François pendant le mouvement contre la loi travail, une personne mutilé à la main sur Paris et bien d’autres bléssé·es, c’est une nouvelle victime des armes de la police qui fait les frais d’une répression sordide. Solidarité et soutien pour lui !

    Communiqué de Sud Ptt :

    Le grand débat de l’escalade de la violence !
    lundi 21 janvier 2019

    Les manifestations contre la loi travail avaient fait à Rennes 255 blessés dont 53 nécessitant des soins. Sur ces 53 blessés, un étudiant en Histoire avait été touché par un tir de LBD40 émanant de la compagnie départementale d’intervention (CDI)

    Avant la journée du samedi 19 janvier, les manifestations des gilets jaunes dépassaient au niveau national les 1700 blessés dont 98 blessés très graves.

    Le samedi 19 janvier 2019 est venu rajouter plusieurs dizaines de blessés à la liste.

    A Rennes, il faut ajouter 11 blessés dont plusieurs par LBD 40 et 2 par grenades GLI-F4 qui sont des armes de guerre. Vers 19h, un gilet jaune a été grièvement à l’œil par les éclats d’une grenade GLI-F4 Rue du maréchal Joffre tirée de la rue Jean Jaurès par les gendarmes mobiles.

    Il est à noter que les tirs de grenades GLI-F4 ont été faits alors qu’il n’y avait pas d’affrontement entre les gilets jaunes et les gendarmes mobiles à cet endroit. L’utilisation de ces armes de guerre avait pour seul but la dispersion des manifestants, restés pacifiquement sur place.

    La situation actuelle est très préoccupante.

    L’utilisation par le gouvernement et les politiciens de la violence des forces de police à l’encontre des manifestations des gilets jaunes obéit à une seule logique : faire peur et dissuader la population de participer massivement à ces manifestations.

    Il faut remonter à la répression contre les manifestations exigeant l’indépendance de l’Algérie (17 octobre 1961, 8 février 1962) pour atteindre ce niveau de blessés et de mutilés. Plus encore que les répressions orchestrées en mai 1968 !

    Des dizaines de milliers de gilets jaunes pour qui c’était leurs premières manifestations découvrent ces méthodes violentes de la police.

    Le fait que les manifestations des gilets jaunes durent et perdurent depuis 3 mois démontre que la stratégie policière employée par le gouvernement et les politiciens a échoué.

    Que va faire le gouvernement ?

    Engagé dans cette stratégie policière, le gouvernement ne peut avoir comme logique que de durcir la répression au risque de faire des morts.

    C’est le sens de la loi « anti-casseur » présentée à la commission des lois de l’assemblée nationale cette semaine, loi considérée comme liberticide par tous les syndicats d’avocats et même par des députés LREM (Paula Fortezia, etc…).

    L’ensemble des questions posées par les gilets jaunes demeure, notamment sur les injustices sociales et fiscales. Le rapport de l’oxfam 2019 démontre clairement que les inégalités se creusent et que la fiscalité accentue les injustices sociales. Ces deux ingrédients (accentuation de la répression et accentuation des inégalités) ne peuvent nourrir que des réactions de colère des salariés et des populations.

    Le syndicat SUD demande l’arrêt immédiat de cette répression sans fin, l’interdiction des armes (LBD40, grenades GLI-F4) et le respect du droit de manifester.

    Rennes le 21 janvier 2019

    Syndicat SUD-PTT
    Le bureau départemental

Après une opération escargot mené ce matin sur la rocade de Rennes et un pique-nique route de Lorient, tou·tes les manifestant·es ont commencé à converger vers la place de la mairie pour s’y retrouver à 14h, début de la manifestation.

Aujourd’hui, ouest-France titrait "La ville se barricade". A y regarder de plus près, c’est uniquement des banques et de grandes enseignes qui se sont cachées derrière des panneaux en bois. Il semblerait qu’elles se sentent visées par les revendications des gilets jaunes... Assumerait-elles d’être des partenaires de la politique libéral de Macron et de sa clique ?

Se rassembler à la mairie ? Les CRS ne nous en ont pas laissé le temps... Dès 14h ils ont repoussé tou·tes les gilets jaunes hors de la place. A partir de ce moment, plusieurs groupes se sont lancés dans des stratégies différentes pour accèder au centre-ville : 1 qui part vers la place de Bretagne pour contourner le dispositif, 1 autre vers la préfecture, et pas mal de monde reste sur République.

Après 3/4h de face à face plutôt calme rue d’Orléans, avec quelques tentatives de colorer le bleu moche de leur camion, des personnes arrivent sans heurt à passer la ligne. Les CRS ont tout de suite envoyé des grenades de désencerclement et des lacrymogènes remplissant le bas de la place de la mairie d’une fumée blanche. Alors, c’est qui les provocateurs ?

Après quelques simulacres de charges, ils ont tenté de nous repoussé vers Charles de Gaulle, menançant au passage les manifestant·es de flash-ball en tir tendu. Si quelques personnes avaient prévu des boucliers pour se défendre face à de telles attaques, d’autres utilisèrent habilement du mobilier urbain, ici des vitres d’arrêt de bus, comme protection. Assez vite, ce sont les plaques censées protégées les banques qui sont arrachées pour servir de protection et de barricade... merci pour le matos !

Lorsqu’une des caméras qui nous filment H24 tombent sous les encouragements, la BAC (Brigade Anti-Criminalité) tente une charge hyper menaçante sur plus de 100m.
On entend un peu au même moment qu’une personne a fait un malaise à cause des lacrymogènes et est évacuée par une ambulance en urgence.

"Toutes ensemble, tous ensemble, hé ! hé !"

Rester statique à la merci des armes de la police n’étant pas une bonne idée, une manif spontanée se lance. Reprenant le schéma des manifs syndicales (place de Bretagne -> boulevard de la Liberté -> Avenue Jean Janvier), celle-ci se lance Rue Gambeta à l’assaut de la préfecture.
À ce moment, les flics ripostent très rapidement, gaz abondamment nous obligeant à faire un repli stratégique place de Charles de Gaulle. Allons-nous en rester là comme nombre d’autres manifestations ?

Et non :) La dispersion de plusieurs groupes de gilet jaunes dans la ville contraint la police à être partout à la fois. Un point de fixation se créé devant le Columbia avec quelques jolies poubelles en feu. Cela obligent les CRS à se diviser et à avancer sur plusieurs côté en même temps, tout en canardant dans tous les sens à tel point qu’une balle de LBD percute la vitrine de la boulangerie Augustin.

Entre temps, environ 6 royalistes d’action française venus d’un autre temps ont tenté de s’incruster dans la manifestation. Il se font rapidement acoster, confisquer leur drapeau, puis exclure de la manif qui n’est pas la leur. Les gilets jaunes luttent contre les privilèges, pas pour leur rétablissement !

Le gros de la manifestation est ainsi contraint à longer la voie de chemin de fer pour retenter une percée par la rue du commissariat central (qui pris quelques impacts en passant) et se lance place de Bretagne pour continuer directement en direction de l’hyper-centre.

"Le centre-ville il est à qui ? Il est à nous !"

En quelques minutes nous voilà arrivé place des Lices, puis à Saint-Anne. On a à peine le temps de savourer notre victoire que l’on remarque qu’une partie de la place, côté couvent des Jacobins, est déjà pleine de lacrymo. Preuve que les flics sont débordés, un autre groupe avait réussi à rejoindre la place en passant par le Parlement. Illes ont même eu le temps de faire un petit coucou au forum du VivreEnsemble, comme l’avait suggéré l’appel de l’AGI6.

Les participant.es au forum sont coincés à l’intérieur, la sécu commence à penser à un plan d’évacuation... Pour la seconde édition, ouest-france aura encore eu du mal à faire croire que Rennes est une ville pacifiée et à cacher la misère de son événement qui se veut être à la gloire de la social-démocratie locale.

Petit à petit, le centre ville est à nouveau bouclé par les CRS, tout le monde est obligé de se rappatrié vers la place du parlement. C’est à ce moment que, voulant absolument en finir au plus vite, les flics lancent une charge hyper violente en gazant à tout va, pour faire reculer le cortège vers République. De cette virulente attaque, au moins une personne en sortira grièvement blessée.

Bilan de la manifestation joyeuse et bordélique : des CRS très aggressif dès le début, beaucoup de larme dût aux lacrymogène, au moins 2 blessé·es qui furent emmené·es à l’hôpital, dont l’un a perdu son oeil, les CRS ont pu tester leur nouveau joujou (une arme de type LBD avec 6 balles). Mais apparemment ça ne marche pas encore au top...

A lire sur Twitter

Et puis, au moins 3000 personnes motivées, 0 arrestation d’après la pref’ (un·e camarade nous en indique 1 entre le Columbier et Gaumont) et surtout une bonne énergie qui nous mena jusqu’au centre-ville ! On se revoit à l’acte XI !

P.-S.

On ne le dira jamais assez, mais attention aux versions de la manifestation données par la préfecture et Ouest-France. Elles sont, de façon criante, toujours en défense de la police et à l’encontre du mouvement des gilets jaunes. Méfiez-vous notamment du journaflic Samuel Nohra et de son utilisation à outrance du mot "violence" pour parler des manifestant·es, avec toujours autant de complaisance pour les agissements de la police.

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  • Le 20 janvier 2019 à 00:11, par

    "0 arrestations" à vérif’. Au moins une personne arrêtée bien violemment par les vilains de la BAC entre Colombier et Gaumont.

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