Banderole Game rennais...
Quand on arrive en ville
C’est devenu traditionnel, peu importe les forces en présence. Un cortège s’élance vers 11h depuis la fac de Villejean vers le centre-ville. Ce petit tour de chauffe n’est pas déplaisant mais notre nombre interroge. 200 à 300 personnes tout au plus occupent les rues entre l’ouest rennais et le centre-ville.
De nombreuses chansons stylées, quelques claping et quelques slogans plus tard (le siamo commence à bien prendre, tout le monde déteste le travail aussi) nous arrivons enfin place Charles de Gaulle. La journée promet. En face de nous, le gros des troupes parait bien aussi maigre que notre cortège.
Coucou c’est nous
Après que des camarades aient pu déclamer leurs alexandrins contre le couvent des Jacobins, une foule en délire d’au moins 1000 à 2000 personnes se met en mouvement sur un parcours unique et innovant : Charles de Gaulle, les quais, place de Bretagne, deux minutes d’arrêt, liberté, Charles de Gaulle, terminus.
La vue de la place Charles de Gaulle lors de l’arrivée du cortège villejean, ou la vue du cortège villejean lors de l’arrivée sur la place Charles de Gaulle
L’ambiance n’est pas franchement à la grosse fête. Quelques slogans retentissent. Peu d’artifices. Fort heureusement, une équipée balance du gros son contre l’ambiance morose de la saison.
Arrivée place de Bretagne à l’angle avec le boulevard de la Liberté, la police nous fait sentir qu’elle déteste tout le monde. Quelques poubelles placées sur la chaussée la motive à faire son apparition devant les vitrines de l’agence bancaire HSBC. Leur équipe n’est pas très fournie mais l’effet est garantie.
Une horde de méchants ?
Un moment de flottement plus tard, nous les voyons marcher posés au calme au milieu du cortège de tête ou plutôt, dans l’espace d’au moins 50m créé sur cette même place entre la CGT et la tête. Leurs pas ne sont pas déterminés, à l’image de cette manifestation et c’est donc au trot que nous revenons coller l’équipe de derrière, aka la cégèt.
Moment bizarre s’il en est, le cortège de tête reprend donc la tête après un petit demi tour sur la place et repart terminer ce tour en ville. Au passage devant une agence d’interim, quelques camarades décident de manifester leur soutien avec les postier.e.s en grève au centre de tri de la poste. Là-bas, ce sont des boites d’interim qui embauchent des précaires pour casser la grève. Dans la manif, ce sont des vitrines qui s’étoilent et des murs qui s’expriment pour casser les sales habitudes de cette agence d’interim.
Oups, la manifestation a fait trop de bruit pour les vitrines
La police tente de déborder le débordement et s’installe à nouveau sur le trottoir, au pas de course cette fois-ci. Elle remonte le cortège en direction de la tête puis décide lâchement de s’attaquer à la banderole de tête. Fait notable, cette technique de suivi via les trottoirs semble assez nouvelle dans les rues rennaises. Surement surpris, le cortège de tête semble une deuxième fois un peu décontenancé par cette tactique policière. La banderole est volée. La bande-son continue de jouer mais l’ambiance semble dégradée. Deux personnes seront même interpellé.e.s.
Les voleurs de banderoles en action
C’est finalement dans un nuage de fumigènes que ce mouvement social semble disparaître des rues rennaises. Un joli clap de fin en terme visuel, mais une sale impression de défaite sur le plan politique.
Il parait que la sélection à l’université s’annonce corsée, que les retraites vont encore s’allonger, que la formation professionnelle sera attaquée, que le bac sera réformé, que les policiers ne s’arrêtent plus de tuer, que la poubelle nucléaire de Bure sera achevée, que le logement est de moins en moins aidé, que le centre des congrès à Rennes sera inauguré... Tout ceci ne ressemblerait pas à des conditions objectives ?
La suite au prochain épisode...
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