Noël, l’hiver des idées ?
Noël, la période qu’on est nombreuses-x à subir : relations familiales forcées autour le plus souvent de buffets de cadavres, attaques sauvages de publicités et d’opérations commerciales, effervescence consumériste et folklore vaguement religieux et pourtant omniprésent à vous faire oublier que tout le monde n’est pas chrétien ici-bas… A moins qu’on oublie carrément que Noël est une fête religieuse. Mais d’ailleurs, quelle religion voue un culte au spectacle, à la consommation, au meurtre et à la famille normative ?
Derrière le dogme capitaliste, mondialiste, néo-libéral (paraphrase au choix), il y a un tyran, le maître de millions de lutin.e.s cambodgien.ne.s, chinois.es, nigérian.e.s et la liste et longue, j’ai nommé ce salaud de Père Noël. Mais ces quelques semaines de décembre qui sont pourtant une raison de l’exploitation d’un si grand nombre d’individu.e.s, sont aussi celles du silence le plus souverain des voix dissidentes.
Alors on fait quoi, on attend que ça passe ? On critique cette période de l’année, pourtant si importante dans notre culture, pour le meilleur et pour le pire, quitte à passer pour les rabats-joies de service ? Pourquoi pas plutôt se réapproprier la convivialité, la chaleur, les liens que Noël symbolise pour beaucoup en les associant à des valeurs qui nous parlent ?
Le Marché de Lëon
Jeudi 15 à partir de 17h, vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 à partir de 14h.
Noël a été récupéré par les lois du profits, le Marché de Lëon tente de le récupérer du capitalisme. A la consommation le Marché de Lëon oppose l’éducation : par l’échange de savoir-faire auprès d’artisan.e.s, par la réflexion autour du prix libre et des questions associées (redistribution directe des richesses, valeur du travail avec ou sans le cadre entrepreneurial). Concrètement, le Marché de Lëon, c’est la convergence d’une couturière, de potières, d’un forgeron, de menuisiers, de sérigraphistes, d’une dessinatrice, de fabriquantes artisanales de cosmétiques, de bijou ou d’objets à base de récup’ dans une ancienne ferme aujourd’hui entourée d’immeubles dortoirs à Saint Jacques de la Lande. Ielles seront disposé.e.s à partager leurs savoirs et pratiques, à accompagner les habitant.e.s de Saint-Jacques et alentours dans leurs réalisations.
Également au rendez-vous, des comédien.ne.s, des musicien.ne.s, et des militant.e.s investiront le Campement Dromesko pour faire de ces rencontres des fêtes et des questionnements. Avec en journée, des temps de réflexion collective sur le travail : sens, système d’oppressions, méthodologie de projet ; un cours de mécanique automobile en non mixité sans mec-cis ; et des ateliers d’initiation au théâtre. A partir de 20h tous les soirs, le Marché de Lëon passe en programme de nuit avec le jeudi une conférence gesticulée suivie le vendredi par du spectacle vivant (théâtre, jonglerie) puis par des concerts le samedi ! A cette programmation, il faut évidemment ajouter bière, vin et jus de pomme chaud, un peu de carburant pour que la convivialité ne s’arrête pas.
Dimanche soir, l’événement se termine avec un ultime repas bio-local préparé par les bénévoles-militant.e.s de Chahut.
Une idée parmi d’autres
Bien sûr le Marché de Lëon, c’est une idée parmi d’autres pour lutter contre l’affliction dont la période des fêtes est à l’origine. C’est reprendre une certaine image de la convivialité, le feu dans la cheminée, ce que savaient faire nos grands-parents, l’alcool chaud, les spectacles et les rires. Mais on peut imaginer d’autres images pour la convivialité, des images de réappropriation de l’espace public, des images de petites luttes victorieuses, des images de revanches collectives. Pour ces images-là, si le coeur vous en dit, je vous laisse vous inspirer d’un no-noël enragé.
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